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Histoire de l'Église Indépendante - De la Création au VIIème siècle

<enl2>A</enl2>n de grâce 604, la Très Sainte Église Indépendante Kaldéenne s’est à nouveau retrouvée au bord du gouffre. Seulement deux Cardinaux peu actifs, une trésorerie à sec, un Ordre Protecteur renégat… Sa fin est même annoncée par certaines mauvaises langues… Toujours est-il que même après un demi-siècle d’existence, il fut encore démontré par les faits que l’Église Indépendante est une création purement artificielle et effroyablement fragile, susceptible de disparaître à chaque crise d’ampleur.

Dans de telles conditions, écrire l’histoire de cette formidable expérience s’avère nécessaire pour les générations futures. Puisque l’Église Indépendante n’est ni une fin ni une logique de l’Histoire, sa destruction est probable au profit d’une nouvelle ère de chaos, ère qu’il faudra raccourcir au maximum. Or rien n’est mieux que les expériences des ancêtres pour inspirer les futures générations. Un grand philosophe et sociologue d’une époque parallèle aurait dit: celui qui ne connaît pas l’histoire est condamné à la revivre !

Pour le boucher, jeune venu, qui ne sert que de chair à canon pour des plus grands en Grésiel ou Britéria, l’Église indépendante n’est que synonyme de corruption, de discours inutiles, d’hypocrisie, d’intérêts personnels et de jeux d’influence. Bref, comme la majorité de Kald, il regarde l’Église comme le paysan illettré regarde son gouvernement sans comprendre ni supposer les efforts pourtant accomplies pour améliorer sa propre existence.

C’est dans cet esprit de mémoire et de vulgarisation qu’un vieil historien reprit sa plume. Bien qu’il s’y efforcera, il ne sera sans doute pas pleinement objectif, les nombreux qui le connaissent savent qu’il fut l’un des plus impliqués dans cette véritable institution, il n’a pour autant jamais été accusé de partialité pour tous ses textes précédemment écrits -excepté les deux trois idiots qui trouvent qu’ils ne sont jamais assez cités- et n’a plus grand intérêt aujourd’hui à ne pas l’être bien que ce soit toujours très difficile. Après tout, n’importe quel bon historien ou philosophe vous affirmera que nul ne peut être pleinement objectif s’il souhaite interpréter des événements et rechercher leur causalité tant les profondes que celles dites immédiates (bref, rendre le texte intéressant). Merci donc de faire preuve d’un minimum de compréhension et ne pas cracher sur le travail accompli par d’autres comme certains savent si bien s’y prendre. Mais bon, on leur fait confiance pour quand même trouver à y redire puisque les rumeurs sont anonymes…

Mais revenons en à l’Église Indépendante de sa création à la fameuse année 605!

L’Église indépendante fut tout d’abord un rêve ! Une utopie comme disait certain ! On se souvient tous des phrases très dures des dirigeants du monde durant les guerres Alliance/Erylyn, comme pour justifier leur utilisation abusive du pouvoir de l’Église: « Les communautés financent les prêtres qui sont quasiment tous rattachés à des communautés, l’Église ne peut donc devenir indépendante» C’était clair et sans non sens. Et pourtant, une minorité n’a cessé de défendre cette cause, bien qu’à en croire certain, perdue d’avance.

Jusqu’au début du IVème siècle, l’Église n’avait pas grande importance. Elle ne servait juste qu’à donner un semblant d’organisation aux prêtres. Et même, pire, avec la perte de l’esprit chevaleresque durant le IIIème siècle, voire avant, les prêtres étaient déjà massacrés au nom de quelques points d’expériences et ne recevaient pas beaucoup plus de considérations qu’une vulgaire quête de brigands. Et notamment du côté érylien, diabolisé, peu sensibilisé à l’utilité des prêtres à l’inverse des dragons habitant le Nord, par exemple. Ou bien elle était régulièrement utilisée à des fins peu avouable tel que baisser sa popularité en entrant/sortant de l’Église indéfiniment (autrefois sortir de l’Église faisait perdre plus de popularité qu’y entrer en rapportait) ou encore faire exprès de se faire excommunier pour rapporter des sous à ses alliés lorsque les excommunications rapportaient au minimum dans les 100 millions de couronnes. Paradoxalement, l’Église et ses prêtres ont toujours conservé un incroyable aura et un prestige intouchable. Agir au nom de l’Église, ou aider celle-ci, revenait à accomplir un acte glorieux et digne de célébration.

L’Église était donc à la fois une institution indestructible, sainte, mais totalement soumise à l’humeur des seigneurs de Kald. On peut même y faire un lien.

Le tournant s’opéra dans les années 300-310 en pleine Guerre Impériale.

En effet, à cette époque, le pouvoir concret des excommunications revint au goût du jour. Toute personne excommuniée ne pouvait plus devenir vassale. Ceux qui l’étaient déjà ne pouvaient plus rendre leurs provinces à leur suzerain tandis que les suzerains ne pouvaient plus gérer leurs vassaux. Sacrée surprise pour les 6 suzerains excommuniés et la grosse bonne dizaine de vassaux, dont des ducs et des princes, excommuniés. Ceux qui contrôlaient l’Église à cette triste époque n’étaient autres que les prêtres de la Sainte Ligue Renaissante. Ces derniers étaient pleinement héritiers de cette aura ecclésiastique, et grâce à leur province sans importance pour les éryliens (Brastoven) ils purent échapper au carnage et, au contraire, atteindre leur apogée. Totalement et indiscutablement neutre, ils envoyaient leurs prêtres partout où le besoin se faisait sentir, avaient créé une version primitive de hiérarchie ecclésiastique et géraient seuls les élévations de prêtres depuis que les communautés en guerre s’étaient totalement détournées de la religion pour la guerre depuis les années 290. Les 3 seuls Cardinaux, Habs le leader, Yriel le Second, et Josephstaline, le traître, étaient tous les trois de la SLR.

Une seule communauté qui représentait l’Église à elle seule, neutre en temps de guerre mondiale. Voilà la première Église indépendante, ou du moins son embryon.

Hélas, le pouvoir monta à la tête des chefs religieux qui, en échange des pardons très demandés, réclamaient de lourds tributs, parfois tout simplement impayables, et se fondèrent un empire dans l’Empire à l’image du Cardinal Yriel qui disposait d’un bon duché à l’Est de Kald. Feu le Cardinal Habs en vînt jusqu’à défier l’Empereur Willow pour un paiement de pardon, en provinces, mal effectué, et l’excommunia. L’Église venait de faire ainsi un grand pas en avant. Elle n’était plus la sainte mais faible institution. Elle était devenue une véritable arme de destruction massive capable de renverser le cours des guerres, empêchant le recrutement de ses adversaires. L’exemple le plus concret est sans aucun doute la guerre Alliance/Cénacle, suivant les 2 Guerres Invasionnistes à la fin des années 380, où l’Alliance écrasa en moins d’un an les armées éryliennes, supérieure à la base, grâce aux excommunications massives. Ce qui obligea même le Seigneur à intervenir pour freiner le nombre d’excommunications possibles dans la même journée. (Désormais, une excommunication coûte 5 PA à chacun des 3 Cardinaux qui la vote, et ces derniers ne peuvent excommunier qu’une seule fois par jour et voter pour une seule personne à la fois).

Lorsque la SLR fut écrasée par l’Empire, elle réussit néanmoins à sauver le pouvoir d’excommunication qui passa finalement du côté de l’Alliance, d’abord du Royaume du Levant et de la Guilde des Dragons qui en firent « bon usage » pour détruire l’Empire avant de pleinement s’en emparer eux-mêmes et remercier la SLR qui arriva au bord de l’extinction.

Dès lors, l’Église n’était plus que dominée par des communautés à caractère militaire, parfois sans cacher leur volonté de conquérir le monde. L’Erylyn et l’Alliance s’échangèrent tour à tour le pouvoir de l’Église pour excommunier les suzerains adverses.

Que restait-il alors de l’Église indépendante ? Une utopie pour ceux qui possédaient ledit pouvoir, pour les raisons déjà expliquées plus hauts: « l’Église indépendante ne serait pas possible » (bien qu’elle fut). Quant à leurs adversaires, ils dénonçaient sans relâche l’utilisation abusive et déviante de la fonction première des excommunications et réaffirmaient tous les deux jours la nécessité d’une Église indépendante…… pour finalement faire pareil que l’adversaire quand cette Église revenait entre leur main. Ceci n’empêcha pas pour autant, de réels défenseurs d’un projet d’émancipation de l’Église d’émerger, aussi bien chez les belligérants, mais demeurant minoritaires, et bien entendu, chez les communautés neutres avec en chef de fil la SLR toujours héritière de la vieille conception de l’Église sainte et fragile, et pour qui de nombreux seigneurs éprouvaient une certaine compassion. Comme en témoigne son retour en Brastoven, pays offert par les Fidèles. En ce qui concerne les rares hommes de pouvoir au sein de l’Église qui défendirent son indépendance, ils ne vécurent généralement pas vieux ou se détournèrent bien vite de leur conviction à l’instar de Pulseon qui rédigea une première version de Règles Ecclésiastiques avant de démissionner pour prendre la tête de l’Union des Valédusiens alors sur le point d’affronter la Sombre Invasion dans les années 360.

Il fallut attendre la victoire finale de l’Érylyn sur l’Alliance au début du VIème siècle, à la fin des années 540 pour que l’Église Indépendante revienne sérieusement sur le tapis. Soit plus de deux siècles après l’apogée de la SLR et le début des excommunications de ceux qu’on appelait les “Cardinaux fous”.

L’Église indépendante n’est donc ni une idée récente, ni même une réalité récente. Elle avait juste disparu jusqu’à sembler impossible de revenir devant l’intérêt qu’elle présentait pour beaucoup.

L’Église Indépendante

Un Nouvel Espoir, Dénétrys

<enl>À</enl> la toute fin des années 530, Dénétrys, descendance du Feu Cardinal Pulseon, est à son tour poussé au cardinalat par l’institution religieuse. S’étant en grande partie financé seul en Erodia, il revendique immédiatement une certaine autonomie sur sa communauté, la Confrérie d’Orion, membre de la République de Terre-Neuve. Voulant renouer avec l’idéal religieux voulu par son ancêtre, le jeune Cardinal proclame ouvertement le renouveau de l’Église Indépendante de Terre-Neuve et, grâce à son caractère hors du commun, prend ses distances à l’égard de sa communauté. En effet, bien qu’il haïsse la conception de l’Église faible, telle qu’incarnée par la SLR détruite selon lui, le personnage n’en a pas moins l’idéal d’une Église libre et indépendante, ayant sa propre structure pleinement hiérarchisée et régie par des lois strictes. Les partisans de la fin des excommunications abusives reprirent espoir…

Cependant, la nouvelle Église Indépendante ne semblait alors n’en avoir que le nom. Les 2 autres Cardinaux qui entouraient Dénétrys: son ami Teuflomir et Edge, un symbole de l’Église soumise, étaient également tous deux de l’Orion. Nouvelle désillusion, à la fin des années 40, une guerre Est/Ouest s’engage. Les forces de l’Est comprenaient la Triade et la République de Terre-Neuve, soit la Caste de Sveizz, les Gardiens d’Orient, la Confrérie d’Orion et les Paladins de Mah’Alae contre le Royaume de l’Ouest, la Confrérie du Midi et l’Ordre du Saint Sépulcre qui ne tarda pas à quitter le conflit. Or, les religieux d’Orion taxèrent dès les premiers jours les seigneurs de l’Ouest d’hérétiques, parlèrent de guerres saintes, destituèrent l’Archevêque Yorken et l’Évêque Edelgef et excommunièrent les principaux suzerains et leaders apportant un avantage décisif aux forces de l’Est.

Le seul point positif fut d’accepter la montée du Père Fantogit, du Saint Sépulcre, qui se finançait également seul, mais qu’une fois sa communauté devenue neutre sans compter que ce dernier dû patienter un long moment lorsque le Cardinal Teuflomir fut assassiné mais que sa descendance, Faramir, revint et eut l’exclusivité des plébiscites pour répondre aux besoins des excommunications.

Néanmoins, cette prise de position radicale était pleinement réfléchie par Dénétrys qui ne voulait en tirer que les bases pour une Église autonome. Au milieu des années 540, l’Ouest vaincu, leur Éminence Dénétrys et Fantogit s’invitèrent au Concile de paix. Le premier pour revendiquer une victoire grâce à l’Église, ainsi imposer son indépendance aux seigneurs vainqueurs et exiger des terres pour l’Église, le second pour représenter pleinement le futur Ordre Blanc, une communauté vouée à l’Église, en l’absence de son leader, Père Vladislas.

Malgré des joutes verbales entre Dénétrys et le leader de l’Ouest, Lucifers, le leader de la Caste de Sveizz, sire Winbow, et même contre son confrère Fantogit, l’Église en ressortie avec Varalind et Fall Kirk. L’Ordre Blanc, ou Armée Blanche, fut déclaré régent de Varalind et Fall Kirk, Fall Kirk devant revenir, à terme, à des prêtres sous la gérance du Cardinal Fantogit. De plus, l’Ordre Teutonique fut également créé à l’initiative de Dame Olbia et reçut Altreas avant d’également se mettre sous la tutelle du Concile.

En 547, année que nous pouvons considérer comme la date de création de la Très Sainte Église indépendante Kaldéenne avec la fin des excommunications abusives, cette nouvelle Église dispose de toutes les bases solides à son futur. Et en effet, sa construction est des plus ingénieuse pour répondre au risque qu’elle ne soit plus jamais entre de mauvaises mains:

La Très Sainte Église indépendante Kaldéenne est à la fois régie par les obligations imposées de fait par le fonctionnement de l’Église, quelques devoirs implicites, mais surtout les fameuses Règles Ecclésiastiques ou Règles de l’Ecclésiaste qui servent de constitutions et de textes de lois. En effet, tout comme un État doit pouvoir limiter son propre pouvoir pour limiter ses abus, l’Église en a fait de même.

À l’origine, le texte du Cardinal Pulseon comportait 10 articles. Ces derniers fixent encore aujourd’hui la définition du Saint Concile , l’instance dirigeante de l’Église regroupant tous les Cardinaux. Ce Concile concrètement, décide de la politique de l’Église, commande les élévations (plébiscites) et gère les finances de la branche religieuse. Mais pour éviter que le Saint Concile lui-même ne devienne trop puissant et tombe dans la décadence et l’arbitraire, les conditions d’excommunications et de destitutions sont également régies. En ce qui concerne les excommunications, étant donné que l’institution elle-même se limite de fait au simple vote de trois cardinaux, il suffit donc de 3 Cardinaux pour excommunier qui que ce soit. Les destitutions, elles, doivent être soumise à l’appréciation immédiate d’un seul et unique Cardinal, mais son action est elle-même limitée par l’appréciation des autres Cardinaux, ce qui empêche ainsi les bavures répétées. Une destitution peut avoir lieu, soit lorsqu’un prêtre ne respecte pas les Règles Ecclésiastiques, soit lorsqu’un seigneur illuminé le demande. Bien entendu, les devoirs du prêtre sont définitivement transcrits afin qu’ils soient clairs et identiques à tous. Avec notamment l’interdiction de piocher inutilement dans le pécule de l’Église. Le prix des destitutions (10% du trésor du seigneur le demandant), le prix des plébiscites (40 millions minimum pour un clerc d’une communauté, 25 pour un indépendant) et même une obole , un impôt sur les communautés pour l’Église, sont fixés.

À l’initiative de son Éminence Dénétrys, dont l’ancêtre est déjà l’auteur des X articles, deux articles furent rajoutés afin de clarifier le statut des nouveaux Ordres Protecteurs , l’ Ordre Teutonique et l’ Ordre Blanc, et le statu des terres de l’Église. (À l’époque, il était fait une distinction entre communauté et Ordre Protecteur, la cause? Un Ordre Protecteur pouvait disposer de provinces non appartenant à l’Église, tel qu’Altreas. Ce pourquoi beaucoup ont entendu parlé d’Armée Blanche et Ordre Blanc, de fait c’était la même communauté mais qui était désignée différemment en fonction de son utilité ecclésiastique ou communautaire, et cette distinction, bien qu’obsolète en l’an 605, fut décisive lors des premières crises). Les Ordres Protecteurs sont des parties à part entière de l’Église. De ce fait, ils sont protégés par l’institution religieuse et son Saint Concile (et ses redoutables excommunications), en échange, ces derniers protégent l’Église et ses intérêts, militairement s’il le faut, ils protégent donc les prêtres et financent l’institution religieuse en cas de besoin. Les Ordres Protecteurs, puisque communauté, ne dépendent pas vraiment du Saint Concile. Au contraire, les Grands Maîtres ont toujours jalousement conservé une grande autonomie. Cependant, le Concile peut révoquer et installer le Grand Maître qu’il souhaite, ce qui empêche les bavures pouvant mettre en cause l’Église dans son ensemble.

Pour faire simple, l’Église est comme un unique arbre, dont l’institution religieuse est le tronc, les Ordres Protecteurs des branches, le sommet étant l’esplanade du Saint Concile et les racines étant naturellement les Règles Ecclésiastiques. Les membres de cette Église sont alors tous les membres des Ordres Protecteurs et tous les clercs sans distinction de communautés.

Certes, ces règles n’empêcheraient pas un « Cardinal fou » d’agir. Mais le Concile de l’époque estima que puisque c’est le Concile qui décide quel prêtre était digne de le rejoindre, ce ne pourrait être que des gens pieux et fidèles à l’idéal religieux, comme les pères fondateurs. Et, au pire, si jamais l’un d’eux devenait fou, les Cardinaux sains resteraient toujours majoritaires pour neutraliser la cellule cancéreuse. Le seul danger plausible à une prise de pouvoir de gens malintentionnés se limitait alors à une intervention hérétique de l’extérieur de l’Église avec des meurtres massifs de Hauts Religieux, mais pour cela, il y aurait justement les Ordres Protecteurs et même les défenses de chaque communauté disposant d’un Cardinal qui chercherait à sauver le(s) sien(s).

Le seul réel danger, à long terme, selon Dénétrys à l’époque, était que les Cardinaux perdent peu à peu de leur objectivité et de leur neutralité au profit de leur communauté nobiliaire temporelle. Ce pourquoi Dénétrys proposa la construction d’une communauté unique pour tous les prêtres, ainsi plus aucun Cardinal ne serait influencé par telle ou telle communauté. Idée qui rencontra naturellement l’opposition du Cardinal Fantogit qui estimait que si tout le pouvoir religieux était centralisé autour d’un même point, mais que celui-ci venait à se corrompre d’une manière ou d’une autre, toute l’Église indépendante serait menacée. Alors que si les pouvoirs étaient séparés et s’entrechoquaient continuellement, même si un des fruits devenait pourri, les autres auraient tôt-fait de le neutraliser. Ce qui revenait à l’élimination du « Cardinal fou » déjà implicitement prévu par les Règles Ecclésiastiques. Fantogit proposa donc, afin de renforcer son idée, d’écrire une nouvelle règle limitant le nombre de Cardinaux par communauté, ce qui aurait pour effet d’empêcher la multiplication éventuelle de « Cardinaux fous » au service d’une communauté.

Toutes ces discussions très sérieuses, étaient naturellement déjà sur un fond de rivalité inter-cardinaux. Comme le monde entier le sait, il y eut toujours un jeu d’influence entre les Cardinaux les plus actifs. En effet, le Cardinal Dénétrys s’était auto-octroyé le titre de « Pape de Terre-Neuve », faisant rager le Cardinal Fantogit qui n’acceptait pas qu’un autre Cardinal puisse se prétendre supérieur, quel qu’il soit, quand bien même s’il ne s’agissait “que de Terre-Neuve” alors qu’il était lui-même le seul Cardinal sur le vieux continent. De plus, son Éminence Fantogit était un fondamentaliste de l’ex-SLR et pourvoyait son héritage tandis que Dénétrys la haïssait et la rabaissait dès qu’il le pouvait. Enfin, bien que le Cardinal Faramir était un ami de Fantogit, ce dernier n’en voyait pas moins que 3 des 4 Cardinaux étaient membre de la République de Terre-Neuve, lui faisant redouter le pire. Mais hélas pour lui, Dénétrys avait la pleine légitimité pour la simple et bonne raison qu’il était l’aîné et le « fondateur » du nouvel ordre. Pour ainsi dire, le créateur de l’Église indépendante moderne. Pour le reste, cette séparation Fantogit/Dénétrys apparaissait très clairement dans le monde temporel. En effet, bien que Dénétrys était adoré en Terre-Neuve (ou pas), il était considéré par beaucoup de kaldéens comme une personne avide de pouvoir, à l’humeur trop changeante et totalement partiale au profit des novéens. Ils se tournaient donc généralement vers le Cardinal Fantogit, alors considéré comme le seul contre-pouvoir crédible et légitime.

C’est Faramir qui mit fin à la discussion en refusant la communauté unique mais tout en rappelant que si c’est justement les Cardinaux qui choisissent leurs successeurs, ils le feraient logiquement en gardant à l’esprit l’idéal de neutralité de l’Église, et cela profiterait naturellement aux indépendants et aux communautés n’ayant pas encore de Hauts Religieux. Inutile donc, de règles qui rigidifierait les élévations.

Une dernière anecdote qui pourrait en surprendre plus d’un, à l’origine, et même après les ajouts du Cardinal Dénétrys, les prêtres n’avaient que des devoirs et ne disposaient même pas officiellement de la protection de l’Église fixée par les Règles Ecclésiastiques. Il n’y avait qu’un étrange “décret” perdu qui assurait la protection des prêtres par le Saint Concile, est un risque d’excommunication pour l’assassin. Ce ne fut qu’après la demande du Cardinal Fantogit, avec l’approbation de Dénétrys pour ménager son confrère et ainsi avoir le champ libre pour des sujets plus importants, au début des années 550, que la protection des prêtres et les condamnations au cas par cas des éventuels assassins fut réglementée dans les Règles Ecclésiastiques. Ceci démontre surtout que, contrairement aux prétentions de certains, l’Église indépendante fut bien créée, à la base, dans le but de stopper les excommunications abusives à long terme, plus que pour protéger des valeurs ou les prêtres qui ne furent que secondaires.

Dans les années 50, l’Église disposait donc de 4 Cardinaux de bords différents, des Règles strictes régissant son organisation de façon relativement claire et précise, 2 Ordres Protecteurs regroupant près d’une vingtaine de fidèles prêts à la défendre envers et contre tout, près d’une trentaine de prêtres (parasites déjà exclus), et une trésorerie confortable surveillée par l’ensemble des cardinaux. Seul bémol, les accusations plus ou moins inutiles, mais plus ou moins crédibles, des seigneurs de l’Ouest qui affirmaient que la pseudo Église indépendante était totalement corrompue par Dénétrys et les novéens. Mais en somme l’Église est donc déjà fin prête à surmonter les premiers obstacles, et comme le disaient les Cardinaux, bien que beaucoup de seigneurs refusaient encore le principe d’une Église supérieure à leur communauté, la légitimité de cette nouvelle Église se renforcerait avec le temps et l’habitude. L’optimisme règne !

Les Crises

<enl>M</enl>ises à part les excommunications pour meurtre de prêtres qui firent soudainement chuter la mortalité des indépendants, le premier vrai problème de l’Église fut rencontré avec l’Ordre Teutonique. Dans les années 550, malgré le dernier Concile de Paix, un enchaînement de guerre déstabilisa Kald. Pour faire simple, la Légion Noire de Britéria s’attaqua à ce qui restait du Royaume de l’Ouest en Dorasterre et Ostrie par pur esprit expansionniste. Le St Sépulcre d’Angornagorn voulu « stopper » à sa manière les hostilités (et mettre des claques à Lucifers au passage) et attaqua à son tour les deux communautés. Mais les deux premiers belligérants, nourrissant aucune haine l’une pour l’autre, décidèrent alors de s’allier momentanément (si si après s’être entre-tuer) pour repousser l’ennemi commun venu du Sud-Est. La Caste de Sveizz de Winbow alors positionnée en Gallica, respecta ses engagements envers le Sépulcre et déclara la guerre à son tour aux légionnaires et seigneurs de l’Ouest, eux-mêmes voulant en finir avec le Royaume de Lucifers. Problème, entre Britéria et Gallica, il y a Altreas de l’Ordre Teutonique, qui, voulant éviter d’être dépassé par les combats sur ses provinces, décida de décréter la loi martiale en 553. L’intégrité des Teutons étant en jeu, il serait normal, au nom de l’Article X, alinéa 5 des Règles Ecclésiastiques que l’Église se montre garante de l’intégrité territoriale de l’Ordre au risque de tourner au bain de sang. (Toute agression envers l’un de ces Ordres sera considérée comme une agression envers l'Église). Cependant, la Caste y répondit, et il faut reconnaître qu’ils n’avaient pas tort, que cette loi martiale avantageait largement les légionnaires. Les seigneurs de la Caste, ayant l’initiative de l’attaque, devaient alors faire un grand détour par Abéda, perdant tout effet de surprise. L’Église, en affirmant cette loi martiale perdait donc son impartialité. Tout comme elle le perdrait en laissant des troupes passer sur des terres où on ne peut pas se battre rétorquèrent les légionnaires. Le Cardinal Dénétrys, en accord avec le Concile et le Grand Maître Olbia, trancha en faveur de la loi martiale. Cependant, quelques mois plus tard, un seigneur de la Caste traversa Altreas et apporta une victoire décisive à sa communauté qui mis fin à la Légion Noire. Quelle réaction avoir ? Les teutons affirment qu’ils tueront ceux qui n’ont pas respecté leur exigence si le Saint Concile n’en faisait rien. La Caste réaffirme qu’elle n’a agit que dans un cadre injuste imposé par une Église partiale et que, de toutes façons, les guerres entre communautés n’avaient en aucun cas à subir l’ingérence de l’Église. La Légion déchue demande des sanctions massives contre ceux qui n’ont pas respecté la parole du Concile, au contraire de leur communauté.

Bref, par soucis de crédibilité et pour éviter l’écart des Teutons, l’inaction est impossible mais les excommunications, comme le disait Dénétrys lui-même, serait une punition des plus exagérée et risquerait d’apporter les foudres de la Caste qui n’aurait plus rien à perdre en s’attaquant aux religieux.

La sanction retenue par le Cardinal fut finalement une simple amende de plusieurs centaines de millions de couronnes pour la Caste victorieuse. L’affaire en finit là avec les protestations de la Caste.

Cet incident que beaucoup pourraient considérer comme mineure eut au contraire toute son importance. Les sires de la Caste, mais également d’autres divers, prirent alors conscience de tout le pouvoir que représentait l’Église et son danger potentiel pour les communautés temporelles. Danger renforcé par le téméraire Dénétrys.

Danger qui ne fit que se confirmer selon ces mêmes personnes lorsque le Cardinal parvient ensuite la prouesse de faire appliquer l’obole. 500 000 couronnes par membre de communautés et par mois. Et toutes les communautés s‘y mirent, avec la destruction du Royaume de l’Ouest, en effet, là où Dénétrys ne pouvait exiger quoi que ce soit faute d’y être apprécié, il parvient à convaincre les Cardinaux Faramir et Fantogit d’y remédier et quand bien même le second estimait cet obole excessif pour une première expérience.

En 554-555, entre les amendes, les destitutions, les plébiscites organisés, le commerce des prêtres, le renvoie des parasites, les Ordres Protecteurs et l’obole, l’Église affichait fièrement des revenus stables et confortables, une organisation hiérarchisée et efficace et un nombre de (vrais) prêtres records ! (Près de trente sans aucun profiteur). Mais aveuglée par sa « réussite », cette même Église ne se rendait pas compte de l’ampleur que prenaient les contestations autour d’elle…

<enl>555-556</enl>, deux années historiques pour le monde ! Alors que la lutte Dénétrys/Fantogit tournait au pugilat au sujet d’une réforme du pécule, que les deux énergumènes supprimaient respectivement tous les messages de leur adversaire dans le canal religieux, s’insultaient de tous les noms, que Dénétrys demandait même aux Teutons d’exécuter son confrère, le drame se fit dans le sens inverse.

Tout d’abord, un hérétique s’éleva au sein des Paladins, une jeune recrue venue de l’Ouest s’empressa d’armer une immense troupe sans l’accord de ses supérieurs et exécuta la plupart des hauts religieux de Terre-Neuve. L’Evêque indépendant Hamilcar, considéré comme l’avenir du Saint Concile, le Père Vladislas Grand Maître et fondateur de l’Armée Blanche, également promis à d’encore plus haute destinée, et enfin, et hélas surtout, le Cardinal Faramir, le même qui assurait un certain équilibre au sein du Concile, périrent de la main de l’hérétique. Bien que ce dernier fut exécuté le mois même par des seigneurs d’Orion, le mal était fait et 1 des 4 Cardinaux était mort. Mais ce n’était pas fini, un mois plus tard, alors que Dénétrys en venait à accuser et menacer Aramande, la Reine Paladin, son vassal Lenimrod se jeta sur le Cardinal et le tua à son tour. Hérésie ! Abomination ! Ô Seigneur ! 2 Cardinaux, et 2 autres à en devenir, exécutés par 2 Paladins ! Mais c’était bien pire que cela, on a assassiné l’image même de la nouvelle Église Indépendante! Dénétrys fut lâchement abattu par un seigneur de sa propre communauté, au nom de quelques dialogues brutaux !

« Les Paladins hérétiques ! » Voilà le mot d’ordre !

Edge totalement désintéressé, il ne reste que le Cardinal Fantogit pour gérer la crise. Le problème était simple: assurer la survie de l’Église Indépendante sans perdre toute crédibilité, ce qui serait dangereux dans de telles conditions, en laissant les Paladins indemnes. En effet, la perte éclatante de tout pouvoir n’aurait eu d’autres retombées que le refus total de tous à se soumettre à n’importe quelle décision de l’Église, du meurtre de prêtres aux destructions des Ordres et Institutions encore fragiles. Le vieux lion malade devait encore trouver les moyens de sortir les crocs…

Alors que l’Église inhumait dignement le détesté Cardinal qui avait changé la face du monde, le nouveau maître de l’Église rassemblait ses forces. Les deux Ordres Protecteurs étaient sur le pied de guerre et regroupaient leur armée à l’Est tandis que le Cardinal alla chercher du soutien à l’extérieur. Bien qu’aucune communauté n’accepta, dans l’immédiat du moins, de suivre une éventuelle croisade, près d’une dizaine de seigneurs promirent, individuellement, de la rejoindre contre ceux que les religieux dénommaient déjà les païadins ou païenladins. Enfin, l’Orion bien qu’allié aux Paladins dans la République de Terre-Neuve, assura qu’elle ne protégerait pas ses voisins lors d’une guerre sainte. Cependant, malgré ces aides, l’Église n’était pas en mesure de mener une quelconque guerre. Sans excommunication, l’Église ne pourrait détruire l’Empire Paladin ou du moins sans se sacrifier elle-même. De plus, déjà les informateurs découvrent que la Caste de Winbow se prépare à activement aider les Paladins et prépare l’assassinat du Cardinal Fantogit.

Les négociations sont donc de mises.

Les Paladins ont également tout intérêt à calmer les tensions. L’Église n’est pas une communauté comme les autres, elle est immortelle, sa capacité militaire est bien au-delà de ses ennemis traditionnels avec le pouvoir d’excommunication, et enfin, affronter la pieuse institution serait un désastre politique, même à long terme en cas de « victoire ». Eux qui s’estimaient donc tout autant victime de la traîtrise de l’hérétique et de l’attitude déplacée de celui que les religieux dénommaient déjà Saint Dénétrys acceptèrent donc de rencontrer le Cardinal Fantogit et les siens.

Première chose, afin d’appuyer ses mots, le Cardinal Fantogit fit monter le dernier Évêque, Angharad au rang de Cardinal. Ce dernier, malade sans doute, était extrêmement peu présent et avait d’ailleurs obtenu des aménagements spéciaux pour lui permettre de monter (exclusivité des plébiscites le week-end). À défaut d’être réellement en état de faire peur, il fallait en donner l’illusion.

Aidé par le Père Teuflomir, le Cardinal Fantogit débuta les négociations avec le sire Ledagonnier. Le seul véritable point de désaccord était au sujet de l’avenir de Lenimrod que les Paladins s’obstinaient à protéger. Problème qui fut réglé grâce à Vilnius de l’Orion qui l’exécuta. En fin de compte, les Paladins ne durent que rembourser les points de religions perdus en guise d’amende et de pardon (tout de même estimé à près de 2 milliards de couronnes) et les descendants de Lenimrod ne furent pas poursuivit au nom de la traditionnelle doctrine appliquée par l’Église jusqu’à lors: « Les fils ne sont pas responsables des actes de leur père bien qu’ils en portent fardeau », une des fameuses règles implicites.

En vérité, les Paladins ne payèrent qu’une très faible partie l’amende fixée en aidant la descendance de Dénétrys. Mais l’essentiel, à ce moment, était que l’Église ait survécu et obtenu gain de cause.

Cette seconde crise marque un réel tournant pour la Très Sainte Église Indépendante Kaldéenne. Premièrement, son leader et fondateur élevé au rang de martyr était mort et enterré, ainsi que la plupart des « cadres » impliqués. Deuxièmement, pour la première fois, l’idée de guerre sainte fut mise au centre des discussions de l’Église indépendante avec tous les problèmes que la guerre implique (soutiens et ennemis, même pour l’Église), enfin, ceci renforça les opposants à l’indépendance de l’Église, aussi bien par l’affaiblissement de celle-ci, que par les nouvelles contestations contre l’éventuelle guerre sainte.

Néanmoins, l’Église s’en tirait pas trop mal, bien qu’affaiblie, ses fondements ne furent pas remis en cause: seule la récente obole fut perdue, Fantogit estimant qu’il valait mieux consolider le Saint Concile avant d’aller réclamer de l’argent supplémentaire aux communautés, notamment vis-à-vis de la Caste de Sveizz et les Paladins de Mah’Alae…

Dans ce projet de renforcement, il débuta les élévations de prêtres fidèles à l’Église Indépendante, le Père Teuflomir d’Orion, descendant de Faramir, donc de la famille des fondateurs de l’Église Indépendant, le Père Hélios descendance de Vladislas et encore Grand Maître de l’Ordre Blanc, et le Père Jeanhubert , un Paladin (autant les ménagers), mais aussi et avant tout un ami fidèle de Fantogit. Avec leur Éminence Edge d’Orion, Angharad des Gardiens et Fantogit de l’Ordre Blanc, la pluralité était ainsi conservée au Concile tout en permettant la montée de valeurs sûres. Enfin bien que cela rallongeait le temps de montée, celles-ci se firent par rotation (c’est-a-dire un point chacun son tour) par soucis d’équité (tous les satisfaire pour les ménager car ils se voient monter), afin de donner davantage de sens au niveau intermédiaire où les religieux demeurent plus longtemps et enfin, afin de garantir des finances stables. En effet, dans les années 552-553, les Cardinaux Dénétrys et Fantogit s’étaient donnés à un curieux travail de comptable afin de mieux comprendre le fonctionnement financier de l’Église. (Par exemple, c’est depuis lors qu’on sait que chaque mois, 20% de la trésorerie est engloutie dans les « coûts de fonctionnement »). Le Cardinal Fantogit y avait également estimé que les rotations évitaient les coupures de plus d’un mois dans les financements par plébiscites car les prêtres étaient « prêts » et s’engageaient davantage dans leur monté quand il avait droit à un seul et unique point désigné par le Concile, et non tout leur temps. Enfin, les prêtres pouvaient également souffler financièrement afin de reconstituer des réserves et ainsi jamais tomber en panne en plein plébiscite. Risque acceptable, le danger « Paladin » écarté et puisqu’il était toujours possible de redonner l’exclusivité des plébiscites à un des archiprêtres en cas de dangers graves à l’horizon.

Mais le Cardinal avait peut-être tord d’être aussi optimiste…

Nouvelle crise, an 557, dissolution soudaine et unilatéralement prévue-voulue de l’Ordre Teutonique par son Grand Maître et fondatrice: Olbia qui fusionna sa communauté avec la Légion du Phoenix de Britéira-Brastoven-Dorasterre(un tiers) auxquels il fallu désormais rajouter Altreas. L’Ordre le mieux armé de l’Église disparu donc soudainement alors que le mois précédent, le Grand Maître discutait encore de l’organisation de sa communauté avec le Cardinal Fantogit. Surpris, l’Ordre Blanc réclama Altreas au nom de l’Église et regroupa ses armées.

Mais le Concile trancha rapidement en faveur des nouveaux légionnaires: Tout d’abord, officiellement, selon les Règles Ecclésiastiques, Altreas n’est pas terre de l’Église, mais par défaut communautaire. Par conséquent, si le Grand Maître local décide de dissoudre son Ordre, (c’est son droit de par son statut de communauté), il a tout droit sur ces terres (communautaire et non religieuse) et s’en occupe avec ses confrères. Donc constitutionnellement, avec la confirmation de la descendance de Saint Dénétrys et Pulseon, Altreas peut tout à fait rejoindre les légionnaires. Et puis, de toute façon, l’Église n’avait plus ni la force ni vraiment la volonté de se confronter aux Légionnaires. Autant ne pas transformer des habituels soutiens en ennemis supplémentaires…

Crise brève comparée à la “paladine” qui avait pris plusieurs années, mais qui affaiblit tout autant l’Église.

Et les problèmes ne sont pas finis… Tout juste le tourment altréasiens réglé, le Cardinal Fantogit découvre d’étranges messages du seigneur Winwin, leader de la Caste, adressés aux autres leaders communautaires. Celui-ci se plaignant de la tournure qu’a pris l’Église Indépendante et appelant ses interlocuteurs à un Colloque à la Caste de Sveizz afin d’en débattre.

Un Colloque sur l’Église où les religieux ne sont pas invités? Une blague peut-être ? Pas amusante en tout cas… Pour le Cardinal, il s’agit ni plus ni moins d’un complot du grand chef de file du mouvement anti-indépendance de l’institution religieuse qui espère profiter de la faiblesse conjoncturelle de l’Église pour convaincre les autres communautés de la rabaisser ensemble à ce qu’elle était autrefois, donc un jouet d’expansion dont les mêmes seigneurs pourraient se servir.

Immédiatement, Fantogit prévint tous les Hauts Religieux, l’Ordre Blanc et tous autres traditionnels fervents défenseurs de l’Église Indépendante, puis alla exiger expressément au sire Winwin que le Saint Concile soit représenté au dit débat s’il s’en agissait réellement d’un, et non d’une conférence pour bourrer le crâne des élites d’odieux mensonges. Les résultats ne se firent pas attendre et le message adressé aux leaders se transforma en discours publique où il fut précisé que les 3 Cardinaux et le Grand Maître de l’Armée Blanche étaient également les bienvenus à la Caste de Sveizz.

Une aubaine pour les religieux qui pourraient enfin s’exprimer officiellement devant tous les leaders contemporains. En effet ils n’eurent jamais l’intention d’empêcher le dit Colloque, mais au contraire, sûrs de la justesse de leur organisation, s’apprêtèrent enfin à la défendre devant tous, et peut-être ainsi mettre un terme à toutes les contestations pour longtemps.

Colloque qui fut très justement préparé par les clercs. Sur les trois Cardinaux, Fantogit et Angharad se présentèrent, soutenus par le représentant de l’Ordre Blanc, le Grand Maître Hélios (puis Haelendil ?), tandis que le représentant de l’Orion n’était autre que l’Archiprêtre Teuflomir, donc totalement voué à l’Église. Ainsi 4 des 10 participants étaient déjà intégralement prêts à défendre l’Église indépendante, puisque membre de celle-ci ! Mieux, les représentants des Protecteurs d’Ostrie et du SaintSépulcre, les sires Percevorn et Angornagorn n’étaient autres que debons amis du Cardinal Fantogit, anciennement confrère au sein du Sépulcre, tandis que le représentantGardien, Judicaël ne pourrait vraiment vouloir rabaisser son propre Cardinal Angharad. Enfin, le représentant Paladin, Ledagonnier tarda à venir, et le Colloque débuta sans lui.

Pour faire simple et (beaucoup) résumer les intenses discussions d’une bonne semaine et demie, le sire Winwin, répété par le plus insultant Ledagonnier, affirmèrent que l’Église Indépendante était un danger pour les communautés. Que ces dernières devaient donc pouvoir la contrôler et avoir les moyens de choisir leurs cardinaux (et les abattre). Le Saint Concile ne devrait plus que s’occuper exclusivement des problèmes religieux (finances, exclusions des parasites). Les religieux, Fantogit en tête, répliquèrent en expliquant et justifiant point par point leur politique passée, y compris celle de Dénétrys. Ils démontrèrent que l’Église ne pouvait devenir un danger que pour ceux qui voulaient la détruire, que ses Règles internes limitaient son propre pouvoir, limites elles-mêmes garanties par la pluralité des Cardinaux et leur bon sens quant aux choix de leurs successeurs. « Plus l’Église sera puissante, plus elle se limitera elle-même ! » Enfin l’Église ne pouvait se contenter de ses obligations régaliennes afin de protéger ses prêtres qui étaient massacrés au bon vouloir des vils seigneurs, jusqu’à la création de l’Église indépendante. Enfin, le « contrôle des communautés » fut déjà essayé, et le résultat en fut les excommunications massives lors des siècles précédents. D’autres thèmes comme l’hérésie furent abordés mais l’essentiel du débat tourna autour de l’impartialité de l’Église, inexistante pour les Paladins et seigneurs de la Caste, complète pour les religieux puisqu’il s’agit même d’une de leur règle implicite et concrétisée dans les faits par l’addition des « Règles Ecclésiastiques » comme le démontre alors la montée de 3 prêtres de 3 communautés différentes.

Au final, les religieux l’emportèrent sur la longueur, les représentants des communautés « neutres » approuvèrent l’Église « telle qu’elle [était] actuellement ». Les seules obligations qu’elle devait intégrer par concession aux seigneurs étaient de compléter les Règles Ecclésiastiques en y inscrivant explicitement que chaque communauté ne pourrait avoir plus de 2 Cardinaux. Ce qui ne fut jamais fait, même si cela correspondait à l’idéal de son Éminence Fantogit, celui-ci refusait que cette demande puisse être extérieure à l’Église. « On est assez grand pour savoir ce qu’on fait » comme le disait le Père Teuflomir pour ne pas être grossier.

Au sein même de l’institution, le Colloque de la Caste assit définitivement le pouvoir du Cardinal Fantogit. Toujours considéré comme l’alternative modérée à l’extrémisme de Feu Dénétrys, cela ne l’empêcha pas de se rallier les partisans de son ancien adversaire en honorant l’héritage laissé par le défunt canonisé. Enfin, auprès de beaucoup de religieux, il est alors considéré comme le sauveur de ce même héritage en étant incontestablement le premier à l’avoir défendu à la Caste, face aux Paladins, et en évitant la boucherie contre la Légion. De même, la disparition de l’Ordre Teutonique, ne laissa que seule l’Armée Blanche comme unique Ordre Protecteur et renforça donc considérablement sa position au sein de l’Église: un problème d’argent ? Des religieux en danger ? Un seul Ordre à l’appel mais avec tous les pouvoirs militaires de l’Église entre ses mains et quasiment le seul pouvant gérer les provinces de celle-ci. De plus, avec Fantogit en Second, puis de nombreux cardinaux par la suite, beaucoup confondirent Armée Blanche et Église jusqu’au 7ème siècle. Une sorte de centralisation de “pouvoirs parallèles”…

La Très Sainte Église indépendante Kaldéenne survécu donc à toute une série de crise variée et d’ampleur variable durant la seconde moitié des années 550. Malgré celles-ci, l’Église fut certes affaiblie, mais elle en ressortit surtout plus assurée et plus légitime que jamais, tout comme ses leaders, mettant enfin un point aux contestations incessantes. Les opposants ce celle-ci se furent en effet moins bruyants et ne remirent plus jamais en question l’indépendance même de l’Église sur les communautés jusqu’à aujourd’hui. L’Église Indépendante était enfin intégrée…

L’ère Fantogit

<enl>B</enl>ien qu’elle se revendique un fonctionnement pleinement démocratique, l’Église Indépendante fut toujours plus ou moins orientée par un individu, ou une élite restreinte. Certes ce fonctionnement en leadership permit d’avoir une politique cohérente sur le long terme, il n’en reste pas moins que les critiques de « dictatures » en sont alors que plus ou moins fondées au point que certains retracent l’histoire de l’Église par des noms (l’époque Dénétrys 546-556, l’époque Fantogit 556-570, l’époque Hélios-Teuflomir 570-585 puis l’époque Angharad après un bon trou noir). De même, ceci donna lieu à manipulations diverses qui purent porter préjudice à l’Église lors de la disparition du ou des dit(s) « leader(s) ».

Après le Colloque de la Caste, le leader de l’Égise est en effet incontestablement son Éminence Fantogit. Dernier Cardinal considéré comme pleinement actif, Second du dernier Ordre Protecteur qui le soutient, l’Armée Blanche, à la fois considéré comme l’héritier de l’œuvre de Saint Dénétrys et comme une rupture salutaire, il a la pleine légitimité de sa prépondérance. En 14 ans, seuls les nostalgiques du Royaume de l’Ouest dénoncèrent une dictature. Dictature ? Difficile à dire, le Cardinal n’avait en effet aucun mal à imposer ses choix au sein de l’Église, néanmoins, il prit toujours note des observations de ses confrères, jusqu’à les poussés à s’exprimer tandis qu’il rendait régulièrement des comptes à l’ensemble des religieux. Cependant, on peut encore penser que cela servait autant l’idéal démocratique que sa légitimité puisque à la moindre contestation, Fantogit pouvait se cacher derrière les mots « Saint Concile », minimisant ses propres actions quand cela lui était utile. S’il s’agissait d’une dictature, au moins était-elle plébiscitaire. L’Église est en effet l’éternelle symbiose de la magouille politique et de l’idéal religieux comprenant les vertus que l’Église défend mais dont elle a bien du mal à appliquer chez ses propres membres.

Pour en revenir à l’ère Fantogit, les objectifs du Cardinal sont simples: retrouver l’influence que disposait l’Église sous les dernières heures de Dénétrys mais sans mettre en danger la pérennité de l’Église qu’il faut assurer. L’essentiel , la pérennité de l’Église !

Après le sauvetage in extremis de l’institution, les religieux dans l’ensemble sont pleinement favorables à une politique moins agressive envers les communautés et seigneurs, mais il est hors de question de laisser une image d’une Église affaiblie par les dernières crises, manquant de volontés et de moyens. Bref, la machine doit se remettre en marche. La nouvelle ligne de conduite est alors toute trouvée: poursuivre les réformes pour retrouver les acquis de Dénétrys mais de manière posée, prudente et calme. Finis les méthodes coup de poing, les menaces voilées ou les forcings et hors de question de se créer de nouveaux ennemis.

Dès 557, les assassins de religieux sont à nouveaux punis après jugement au cas par cas, les destitutions massives des fourbes qui abusent de la soutane reprennent également, de même pour les plébiscites entre les trois valeurs sûres: Faramir, Jeanhubert et Hélios, Grand Maître de l’Armée Blanche. Enfin l’Église renoue des relations de bienveillance avec les communautés nobiliaires. Le nombre de prêtres augmente considérablement, dépassant la barre des 35, malgré les destitutions et la baisse des finances. Là encore, le Concile choisit la stabilité à la fortune. Plus l’Église a de fonds, plus ceux-ci disparaissent vite (les 20%), pour éviter les trop grandes fluctuations provoquant régulièrement des désertions dans les armées des religieux, le Cardinal Fantogit limita volontairement les rentrées afin qu’elles soient certes moins importantes, mais régulières.

Pour le reste, malgré les apparences et les déclarations solennelles, les Règles de l’Église changèrent peu. Lors des réouvertures des « débats », la première initiative du Cardinal Fantogit est d’effacer les projets de son prédécesseur et opta davantage à perfectionner ce qui existait déjà mais pas de refonte du système, loin de là. Le symbole utilisé pour les modifications des Règles Ecclésiastiques parle de lui même: Fantogit concéda à la descendance de Dénétrys d’écrire les dites modifications afin de garder la même plume pour le dit texte. Les Règles Ecclésiastiques reçurent donc diverses éclaircissements, par exemple, il est depuis clairement spécifié que les Archevêques, issus du Cardinalat , sont pleinement membres du Saint Concile. Mais rien de fondamentale. Les personnes changent, les méthodes changent, mais l’objectif sur le sujet reste le même: institutionnaliser l’Église mais sans la rigidifier pour autant.

L’obole, quant à lui, est sacrifié sur l’autel de la stabilité. En effet, le Cardinal Fantogit estima qu’il fallait que l’Église retrouve la confiance des seigneurs de Kald avant de leur imposer une quelconque dîme. Celle-ci ne pourrait se créer qu’avec du temps soutenu par une image globalement positive de l’Église.

Oui le Cardinal avait plutôt tendance à délaisser la réalité et le concret, s’assurant avant tout une bonne image et une certaine crédibilité. Selon lui, c’est cette image irréprochable, même si fictive, qui assurerait à la Sainte Église indépendante une aura qui lui permettrait d’accomplir de grandes choses dans le future, concrètes cette fois-ci.

Cette nouvelle ligne de conduite permit d’éviter toutes nouvelles crises avec le reste de la société kaldéenne, à l’extérieur du moins. En effet, au sein même de l’Église, l’ambiance est loin d’être à la hauteur des prétentions des messages officiels qui présentent une Église unie et cohérente comme jamais. Au début des années 560, une nouvelle crise intervient, bien moins connue du grand public puisque exclusivement interne à l’Église. La « crise de Noël » survient pendant l’absence du Cardinal Fantogit sévèrement blessé aux yeux et incapable de s’occuper des affaires de l’Église. Durant celle-ci, les trois religieux plébiscitant se disputent violemment les derniers points les séparant du Cardinalat. L’Archiprêtre Jeanhubert, se sentant rouler, en vient à menacer ses confrères d’assassinat. Ces problèmes de plébiscites se superposent à une crise financière. En effet, bien que la compétition de trois prétendants au titre suprême devrait accélérer les rentrées d’argent, c’est l’inverse qui se produit. De plus, les éventuels soutiens extérieurs à l’institutions ecclésiastiques, (Ordre Blanc ou dons divers), sont eux-mêmes en pannes à cause des périodes de fêtes et la chute des revenus liés au commerce en général. À tel point que l’institution religieuse tombe sous la barre fatidique des 100 millions de couronnes, mettant en péril toutes les armées des religieux et le nombre de prêtres. 100 millions peut déjà sembler énorme quand on compare avec la situation financière de l’Église lors des crises d’avant 546, retenue comme la date clé de l’indépendance de l’Église ici. La pire crise financière précédant cette date fut en 490 où l’Église tomba sous les 10 millions. Cette revue à la hausse des fonds et du « seuil critique » ne démontre ici, que l’amélioration du niveau de vie des prêtres, l’augmentation de la taille de leur armée -et donc leur sécurité-, donc des effets positifs supplémentaires à signaler à ceux qui doutait encore des bien faits de la fondation de la Très Sainte Église indépendante !

Pour remédier à ce danger, sous l’absence de Fantogit et le peu d’intérêt de Edge, son Éminence Angharad prend les choses en main. À défaut de pouvoir mettre un terme aux enfantillages de ses subalternes, il parvient à leur imposer une libre compétition pour les plébiscites mais sans violence. Ce qui évita ainsi le recours aux meurtres déjà fixés et prévus ! Ce retour au libre-plébiscite eut le mérite de sauver les finances de l’Église –et plusieurs de ses têtes- jusqu’à la reprise globale du fonctionnement interne et le retour du Cardinal Fantogit qui se fit une joie de remettre ses subordonnés à leur place. Pour le reste, la reprise des plébiscites au tour par tour s’accompagna d’un remaniement des points attribués, intégrant ainsi de nouveaux prêtres en plus des trois « valeurs sûres » et l’Êvéque Jeanhubert, jugé comme le premier responsable, passa naturellement en dernier.

Année 570, l’Église est à son apogée, 6 Cardinaux pour la première fois depuis plusieurs siècles (†Edge –Orion-, Fantogit, -second AB- Angharad-Orient-, Hélios-GM AB-, Teuflomir-Orion-, Jeanhubert-Paladin- Moliastus AB puis indépendant†), un nombre record de prêtres avec plusieurs archiprêtres, des fonds qui ont quadruplé depuis la crise de Noël, un Ordre Protecteurs fidèle qui a dépassé les 25 membres, une situation stable, l’Église à tout pour se réjouir !

C’est en voulant profiter de ce temps de béatitude que le Cardinal Fantogit pose sur la table les futures réformes à prévoir: À l’ordre du jour Éminences, -L’utilisation abusive du pécule par certains Hauts Religieux (histoire d’embêter Edge), -Refondation de l’obole, -Contrôle du pèlerinage Christobal, -En finir avec le rejet du projet de limitation d’utilisation du pécule, -Refonte du système de plébiscite au tour par tour pour un regain d’intérêt aux rangs intermédiaires.

Hélas, aucune de ces mesures ne fut débattues par le dit personnage noté plus haut. En effet, l’Église avait beau avoir vaincu les hérétiques et s’être érigée de fantastiques remparts contre tout agresseur, nul ne peut se protéger du temps accordé par le Créateur aux êtres vivants. Temps qui se chargea bien d’exécuter le Cardinal Fantogit à l’âge de 49 ans. L’ère Fantogit touche à sa fin ! Au moins ne finit-elle pas dans le sang.

Dans l’ensemble, la politique de « sublimité de l’Église » des 14 dernières années fut une réussite. L’Église est clairement intégrée en tant qu’entité indépendante et souveraine, elle a retrouvé sa pleine aura de sainteté quelque peu entachée par les méthodes brutales de Dénétrys (bien qu’approuvée nécessaire par les autres Cardinaux) et les crises qui suivirent sa mort. Bien que ce succès se perçoive pleinement dans les décennies qui suivirent, il s’apprécie déjà lors de l’annonce officiel de l’Église du décès de celui que certains appelaient déjà Saint Fantogit. En effet, cette annonce donna lieu à de très nombreuses célébrations solennelles aux 4 coins du Monde et marquant un immense fossé avec les discrètes messes des Ordres pour Saint Dénétrys lors de l’inhumation de celui-ci.

Pour le reste, rien ne survécu à la mort du Cardinal, la solennité et l’organisation qui avait permis la pérennité de l’Église fut totalement abandonnée par les 6 autres Cardinaux restant, par soucis de simplicité. Par exemple, on peut noter la disparition du plébiscite par rotation pour des plébiscites continus. Un religieux prend les plébiscites et ne les arrête qu’au Cardinalat. Moins efficace car une panne de financement du prêtre coûte cher à l’Église, plus d’attente est perçue par les autres clercs mais plus facile à contrôler. De même tous les projets furent abandonnés.

Bref, un bilan louable mais un travail inachevé pour combler les vides encore mal défini.

Église sacrée, Église durable

Comme annoncé dans les parties précédentes, il n’y a pas de successeur prédéfini à feu Fantogit à la tête de l’Église. Pourquoi ? Tout simplement car la « tête » de l’Église n’existe pas juridiquement. De fait il ne peut y avoir de chef désigné. La supériorité d’un Cardinal sur les autres ne peut alors que se prendre dans un conflit suivit de « l’abandon » des autres prétendants, ou bien dans la légitimité prédéfinie. Dénétrys était le fondateur, le premier élan, Fantogit était le second souffle, le sur-actif dévoué corps et âme, de même les confrères de ces deux Cardinaux devaient presque tous leur titre à ces deux là et Fantogit le devant lui-même à Dénétrys… Or les cardinaux restants sont tous issus de l’ère Fantogit à l’exception d’Edge mais qui est le moins actif.

Néanmoins, il n’y a aucun vide à combler en 570. Le Concile est uni et il règne une ambiance joyeuse et optimiste dans toute l’Église qui semble bien fonctionner, les conflits internes sont la plupart absents ou se règlent cordialement tandis que les contestations extérieures ont cessé. Ce pourquoi, si on veut s’entêter à dégager un leadership, il ne s’agirait plus d’une seule et unique personne mais plusieurs. En l’occurrence, le duo du leader de l’Armée Blanche, son Éminence Hélios et la descendance du père fondateur Teuflomir, son Éminence… Teuflomir, peut cependant être désigné de par leur présence beaucoup plus régulière et le peu de crédibilité accordé au Cardinal Jeanhubert, faute d’une clarté d’expression suffisante.

Pour le reste, la vie de l’Église reprend son train-train quotidien, bien que les comptes ne soient regarder plus qu’en cas de manque de fond et les parasites moins menacés, les religieux continuent à s’élever hiérarchiquement (Eytir proclamé Cardinal) et les assassins de prêtres punis au cas par cas. Enfin, sous la pression populaire et les actes hérétiques multipliés par les guerres, l’Église inscrit officiellement dans ses Règles qu’elle punirait elle-même l’hérésie avérée sans pour autant repréciser ce qui est hérétique ou non.

Ce qui pointe un autre problème dans l’Église, son manque de précision pour bien des soucis ou le sens de ses règles changeantes avec le temps et les changements de dirigeants. Ce manque de précision n’était pas une épine à la base, car c’est cette même imprécision dont aimaient jouer les cardinaux influents précédents. Sortir une règle et lui donner le sens qu’on souhaite peut s’avérer tellement simple ! Combien de fois des Cardinaux ont sorti un article des Règles Ecclésiastiques comme argument d’autorité en le réinterprétant pour se justifier? Combien de fois un changement de règle exigeait l’unanimité un jour puis simplement la majorité au Concile le lendemain. Mais avec le temps et la disparition des adversaires de l’Église, les règles floues pouvant être manipulées sont devenus davantage des problèmes entre Cardinaux que des soutiens possibles.

Fin 571, La Caste de Sveizz est vaincue par la Légion du Phoenix et son leader Octave, alias Lucifer. À la suite de ce conflit, Octave remet le pays nordique de Goréhendal à la Très Sainte Église indépendante Kaldéenne par le biais de l’Armée Blanche. Geste honorable et pieux et un signe indéniable de la bonne image de l’Église même si, naturellement, on peut y trouver bien d’autres intérêt pour Octave et la Légion: se faire bien voir d’une Église à son apogée et qui regardait Octave comme un fils d’hérétique est bien évidemment enviable. L’image d’Octave et de la Légion guerrière n’en sont donc que grandies. De même, la Légion voulait éviter que la communauté issue de la Caste, les Fils d’Asgard, ait des terres en Kald, or Goréhendal étant coupé du reste de l’immense domaine légionnaire (Fall Kirk, terre de l’Église sous contrôle de l’Armée Blanche coupe en effet le passage entre Gallica et Goréhendal tous deux occupés), Goréhendal n’a aucun intérêt pour la Légion. Toujours est-il que cela renforce considérablement l’Ordre Protecteur et donc l’Église en elle-même.

Pour le reste, l’Église poursuit ses habitudes, aucune réforme, rien (au moins l’Église est stable) et il ne se produit rien d’autre de notables jusqu’en 577.

Cette année, le Concile soucieux de diversifier les origines communautaires en son sein, accorde les droits de plébiscites aux Sœurs Mathilde et Aphrodite, toutes deux de la Légion, et ce malgré de vives protestations notamment du côté de l’Armée Blanche. En effet, pour les contestataires, Aphrodite fut toujours soumise à la famille d’Octave-Lucifers, un être toujours décrit comme une personne sournoise, manipulatrice et qui souhaiterait s’emparer de l’Église. Néanmoins, les Cardinaux n’en font rien et considérèrent qu’Octave n’est pas la Légion, sont convaincues par Aphrodite qui affirme profiter de l’Église pour s’émanciper, et la Légion a de toutes façons bien mérité d’avoir ses Mères Supérieures.

Lorsque la Moniale Mathilde se retire étonnamment des plébiscites où elle était prioritaire, les mêmes contestataires démontrent que la religieuse subissait des pressions au sein de sa propre communauté au profit d’Aphrodite et notamment du côté d’Octave et compagnie se justifiant qu’ils ont le droit de monter qui ils veulent. De même, l’inquisition dressée au sein de l’Armée Blanche aurait eut des doutes quant à un éventuel projet d’assassinat de Cardinaux lié à Octave tandis que des messages d’Aphrodite annonçant qu’elle ne ferait jamais rien contre sa communauté sont interceptés. (Crime grave, un religieux devant être avant tout de l’Église, devant sa propre communauté). Les demandes de destitutions fusent et cette fois-ci les Cardinaux arrêtent les plébiscites pour mettre un peu de lumière sur l’affaire. En effet les premiers soupçons naissent, surtout du côté du Cardinal Teuflomir.

Les Cardinaux réaffirment que le Saint Concile, et le Saint Concile seul, peut décider qui monte ou non et qu’aucune communauté ne peut y faire interférences. Néanmoins, ils n’en tiennent pas rigueur à la Sœur Aphrodite après les promesses de la Légion de continuer le financement de Mathilde, une fois Aphrodite élevée. Après tout, les Cardinaux pourraient toujours se débarrasser d’Aphrodite si nécessaire. Ce ne serait qu’un « Cardinal Fou » au milieu de 8 niveau 10!

Aphrodite, la Sœur a abattre, pu donc poursuivre son ascension.

Bien qu’il n’est pas été indiscutablement démontré qu’Aphrodite était manipulée d’une quelconque façon, les pressentiments des contestataires de l’Armée Blanche furent tout de même vérifiées.

Alors que la Sœur venait tout juste de recevoir la confirmation de son droit à plébisciter, elle publie le document intitulé « Manifeste sur la Religion établi par Soeur Aphrodite et l'Ordre des Justes ». Si on y rajoute les autres divers textes publiés par la même Sœur et ses soutiens, on peut y résumer que la Sœur critique violemment les Cardinaux, mous, égoïstes, qui ont perdu l’idéal religieux et qui préfèrent demander conseille à des « marquis » plutôt qu’à d’autres religieux. Ils ne se soucieraient que de leur armée et de l’argent qui les finances. L’Église ne serait plus que dirigée par une « vieille garde » qui contrôle l’Église depuis ses débuts. (Le Cardinal Teuflomir et la descendance du Cardinal Fantogit, le Marquis Eleogan de l’AB, furent directement cités). Elle affirme également que les fidèles se détournent de la religion comme le démontrerait la chute du nombre de prêtres par la faute des Cardinaux qui auraient transformé l’Église en une simple « secte païenne ». De même la plupart des Cardinaux n’auraient aucune légitimité car ceux qui brandissent l’étendard de l’Église indépendante seraient les mêmes qui participèrent aux excommunications abusives quelques siècles plutôt. Enfin, l’Église devrait davantage soutenir et protéger une certaine morale et les valeurs ecclésiastiques à travers le monde. Par exemple : l’Église devrait se montrer garante de tous les traités entre les seigneurs et les obliger à respecter leur engagement, une signature serait le prolongement d’un seigneur ou d’une communauté, la trahir reviendrait donc à se trahir et trahir le Créateur (hérésie !).

Vous l’aurez compris, c’est le retour des contestations publiques contre la Très Sainte Église indépendante Kaldéenne. Contestation que le Concile avait fait taire depuis plus de 10 ans ! Mais deux éléments sont à noter : tout d’abord les dites contestations ne remettent pas en cause l‘Église indépendante même, mais uniquement son fonctionnement et l’attitude de ses dirigeants. Ensuite les contestations sont faites de religieux à religieux, donc au sein même de l’Église, et non plus par des seigneurs externes bien que les débats se déroulent en place publique. Ou du moins une partie…

C’est donc un tout nouveau type d’opposition que doit affronter l’Église, ou plutôt la tête de l’Église, le Saint Concile lui-même et non l’Église dans son ensemble.

Mais cela ne change pas pour beaucoup quant à la réplique, les Cardinaux sont attaqués, on les défend !

Alors quand bien même que la « vieille garde » désignée par les partisans d’Aphrodite trouvait elle-même que le Saint Concile était devenu pour ainsi dire décadent, ils trouvent miraculeusement des tonnes d’argument pour défendre les Cardinaux cette année-là. Le problème n’était pas tant qu’Aphrodite avait tort, selon eux, du moins sur la plupart des points, mais que les contestations soient présentées au reste du monde. Cela dérangea pour ainsi dire la quasi-totalité de l’Église. En voulant se faire entendre, Aphrodite venait de bousculer toute une Église paranoïaque quant aux éventuels ennemis qui pourraient profiter du bazar pour remettre en cause l’Église indépendante elle-même.

Le manifeste reçoit donc une véritable tôlée et l’Église ne fait qu’un bloc contre la Sœur Aphrodite. Mieux, la sainte Institution reçoit même le soutien de plusieurs familles hors de l’Église telle que la descendance de Saint Dénétrys. La « vieille garde », en tête pour défendre l’autorité cardinalice, répondit et expliqua publiquement point par point à toutes les prétendues fautes des Cardinaux avant même que ces derniers ne s’expriment. Notamment Angleface puis Eleogan et ses discours de 20 pages. Par exemple, la chute du nombre de prêtres, encore très élevé, n’est du qu’à la multiplications des conflits seigneuriaux, se transformant en véritable guerre mondiale. Or les prêtres étant majoritairement membres de communauté comme la grande majorité des nobles dans le monde, il est donc normal que beaucoup laissent tomber la toge pour l’épée ! Mais aucune perte de foi et encore moins de dégoût lié aux Cardinaux. Ou encore, on démontre qu’à l’exception d’Edge, toutes les familles dirigeantes n’ont eu aucun lien avec les excommunications abusives d’autrefois. Quant à l’idée de garantir les traités, on explique que rien n’interdit aux seigneurs de demander à la Très Sainte Église d’intervenir en cas de rupture d’un quelconque pacte lors de la signature. Néanmoins, l’Église ne s’impliquerait pas dans cette aventure sans l’accord des seigneurs, selon le principe qu’elle n’est nullement là pour jouer les gendarmes et influencer les gu-guerre des seigneurs. Ces derniers n’ont-ils pas eux-mêmes exprimés le refus de l’ingérence de l’Église dans leur affaire lors du Colloque de la Caste ?

Alors que la « vieille garde » par sire Baltof de l’Armée Blanche, trouva un jeune prêtre, nouveau venu, Père Belgarion à faire monter pour empêcher Aphrodite de plébisciter jusqu’à son interdiction officielle de poursuivre tous plébiscites, elle y vit même une nouvelle opportunité de faire destituer la Moniale indésirable. Mais cela n’intéressait toujours pas la plupart des Cardinaux. En effet, ils n’avaient rien contre la Moniale que les critiques qu’elle fit d’eux. Mais excepté cela, ils auraient été particulièrement heureux d’accueillir parmi eux une religieuse motivée avec de nouvelles idées pour l’Église. Ce pourquoi grâce notamment au Cardinal Hélios et des échanges sans dispute entre la « vieille garde », surtout Eleogan, et Aphrodite, permit finalement de lui tirer des excuses publiques adressées au Saint Concile des Autorités Religieuses et un désir de repentance. Cela évita davantage de problèmes à la religieuse et sauvait sa carrière ecclésiastique tandis que les Cardinaux et la « vieille garde » en sortaient triomphants ! Ce qui aurait été compliqué en cas de suppression physique ou même de destitution, car compromettante et donnant de facto raison aux critiques quant à la dictature de la « vieille garde » pointé du doigt par le manifeste.

Rentrée dans le rang, le débat cessa.

Les protestations contre les Cardinaux furent donc cessées par la force de la raison, mieux les protestataires furent même intégrés démontrant l’institutionnalisation de l’Église. Peut-être l’une des premières crises où aucun meurtre n’eut lieu ou prévu et qu’aucune menace directe de mort ne fut envoyée! Aussi normal que cela puisse paraître, c’est un grand pas qui est franchi ! Si si, les religieux ont cessé de s’entre-tuer ! C’est Incroyable ! Pourvu que ça dur !

De même, autre modification notable que démontre le manifeste -ou blâme pour d’autres- des courants naissent au sein de l’Église, même sous la direction cordiale de leurs Éminences Teuflomir et Hélios, liés à ce qui fut vulgairement appelé « vieille garde » ; celle-ci s’oppose désormais à des religieux aux idéaux plus ou moins novateurs incarnée par Aphrodite, la seule femme candidate au titre suprême qui plus est. Peut-être une preuve de la démocratisation de l’Église, comme le veut ses fondements, mais un danger pour les plus téméraires de la « vieille garde » toujours dans la paranoïa d’une perfidie d’anti-cléricaux, d’une fourberie de l’hérétique Octave et d’un affaiblissement du pouvoir du Saint Concile, pourtant reconnu usé par le temps. Ce même « temps » qui avait pourtant assit son pouvoir et sa légitimité.

Malgré ces petits problèmes internes, la vie de l’Église reprend son cours. Du côté des personnalités, Mathilde arrête son ascension dans les Ordres faute de présence. En 582, Aphrodite atteint le poste de Mère Supérieure, la première de l’histoire de la Très Sainte Église indépendante Kaldéenne, Belgarath la suit, Winfield débute sa montée sous les hurlements de nombreux seigneurs de l’Armée Blanche qui accusent le Saint Concile de faire entrer le loups dans la bergerie. En effet, le nouveau prêtre n’est autre que la descendance des sires Winbow et Winwin, clairement ennemi de l’Église à leur époque. Mais les Cardinaux sont toujours aussi sûrs de leur projet: pardonner et intégrer les anciens ennemis de l’Église plutôt que de poursuivre dans cette ancienne vision obselète manichéenne d’ennemi-ami. L’Église ne serait plus en danger… Et que peuvent faire deux membres du Saint Concile peu sûr contre 7 autres…

Ce qui était moins prévu, c’est qu’en pleine guerre Gardien-Asgard-Paladin, un jeune Paladin (oui encore eux) du nom de Serius trahisse sa communauté en Felstère et assassine le Cardinal Moliastus qui venait de rejoindre la communauté en question. Au moins est-il clairement montré que les Paladins n’y sont pas pour grand chose cette fois-ci, le Concile estima que le meurtre était purement à titre communautaire de la part d’un jeune sire qui n’a rien compris au fonctionnement de la nouvelle Église (les Cardinaux peuvent être d’une communauté, mais les intérêts de l’Église passe avant tout). Serius est excommunié mais l’Armée Blanche, qui se juge trop loin, préfère laisser les Paladins s’occuper du traître. Belle bêtise, ces derniers préfèrent eux-mêmes le laisser déserter avant de reprendre leur presqu’île. Ce qui laisse pleinement le temps au jeune seigneur de descendre son armée à 15 000 hommes d’élites et prendre le bateau direction Midostère où est resté le Cardinal Teuflomir, malgré les avertissements de l’AB. Le Cardinal, qui avait participé à l’excommunication, est tué à son tour. L’hérétique sera empalé par les Paladins mais un peu tard:

Deux Cardinaux « sûrs » sont morts dont la tête de liste modéré de la « vieille garde » parmi les Cardinaux.

Et ce n’est pas fini: dans les années qui suivirent, son Éminence Hélios, Grand Maître de l’Armée Blanche, est rappelé par le Créateur via la peste qui sévit sur les provinces de l’Armée Blanche, en Goréhendal, conséquences des guerres précédentes qui ravagèrent le pays.

Dans le même temps, le Cardinal Edge, doyen et dernier de la génération Dénétrys, meurt de vieillesse à l’âge de 86 ans.

L’élite religieuse est donc décimée dans les années 580, le duo maître Hélios-Teuflomir a disparu, et la « vieille garde » semble écartée pour laisser place à la nouvelle génération qu’incarne Aphrodite.

Ne reste au Saint Concile des Autorités Religieuses: leurs Éminences Eytir, Belgarath, tous deux de l’Armée Blanche mais à l’activité très irrégulière et un certain éloignement de leur communauté car pleinement conscient des obligations de leur statut, Jeanhubert et Angharad de la génération Fantogit, mais pour beaucoup, le premier a obtenu son titre dans une loterie, pour le second, malgré les efforts, il demeure très peu présent. Enfin la Mère Supérieure Aphrodite, impliquée, motivée, voire, réformatrice. Tout porte à croire qu’elle deviendra la nouvelle tête de l’Église… ou pas.

Tout d’abord, la « vieille garde » assoit sa position au sein de l’Armée Blanche en 589, sire Eleogan, grande figure de ce courant, descendant de Feu Fantogit est promu Grand Maître de l’Armée Blanche par son prédécesseur Astryan, lui-même descendant d’Hélios et beaucoup plus modéré. Bien que le nouveau Grand Maître ne puisse toujours pas empêcher la montée du futur Cardinal Winfield, il n’aura jamais aucun mal à intervenir dans les débats du Concile et y peser, au grand damne de la Mère Supérieure qui tenta bien de lui rappeler qu’elle était sa place.

Ensuite, même si les premières réformes d’Aphrodite démarrent plutôt positivement (les droits des prêtres sont étendus dans les Règles Ecclésiastiques au sujet du droit de passage et des prises de provinces libre, le terme d’Ordre Blanc disparaît) et les parasites sont à nouveau destitués, elle se heurte néanmoins au refus du Cardinal Jeanhubert de tout nouveau projet, davantage pour des raisons personnelles qu’autre chose.

Dès lors, une véritable bataille s’engage entre les deux partis, mais où chacun multiplie les erreurs, et pas seulement par les pluies d’insultes peu religieuses. Aphrodite, ne comprenant pas ce refus borné et obstiné et face à la faible présence des autres Hauts-Religieux, tente de faire passer ses mesures “en force” comme l’ont toujours fait Dénétrys ou Fantogit. C’est une véritable tôlée, Belgarath et Eytir se réveillent et s’insurgent contre cette pratique et bloquent ainsi à leur tour les projets de la Mère Supérieure. Le temps où un seul décidait est révolu ma bonne Mère ! De son côté, Jeanhubert affirme à plusieurs reprises, haut et fort, qu’il va débarrasser l’Église de la manipulatrice par l’épée. Ces menaces de meurtres choquèrent tellement au sein de l’Église que ce furent les mêmes Cardinaux qui s’étaient insurgés contre Aphrodite qui donnèrent un avertissement d’exclusion de l’Église à Jeanhubert. Un Cardinal allait-il être ironiquement excommunié pour la première fois de l’Histoire ? Même Eleogan de l’Armée Blanche intervient finalement en faveur d’Aphrodite en calmant radicalement le Cardinal sanguinaire. Au point que la Mère Supérieure se rendit au sein de l’AB où elle recruta des unités d’élites dans les terres du Nord tandis que l’Ordre assurait sa protection en bloquant toutes les passes. Aphrodite était peut-être manipulée par Octave, ce qui est impossible à vérifier, elle n’en reste pas moins une Mère Supérieure, l’attaquer physiquement, c’est s’attaquer à l’Église toute entière !

Peu à peu, le Cardinal Jeanhubert se retrouve bien seul. La Mère Supérieure Aphrodite, lui prenant peu à peu tous ses soutiens, réussissant plus ou moins à se réconcilier avec la « vieille garde » et dévoilant une intelligence remarquable pour savoir quand il fallait se défendre et lorsqu’il fallait laisser d’autres le faire à sa place ; constamment espionnée de par ses liens avec Octave, il fallait bien éviter les accusations de manipulation extérieure… Tous les autres Cardinaux se refusent néanmoins à excommunier Jeanhubert, danger public selon Aphrodite, même après deux nouveaux avertissements, de même que tous refusent de laisser libre cours à Aphrodite, la manipulatrice selon Jeanhubert, et ses réformes jugées trop brutales, « on veut du temps pour examiner chaque question ».

Mais vaut-il mieux la rapidité d’action, quitte à faire des erreurs ou y aller doucement, lentement dans le doute. Bien que la populace kaldéenne et d’outre-mer semble bien s’en moquer du moment que les messes sont prononcées et qu’il n’y a pas d’autres attentes particulières ou aucun sentiment d’injustice du à une quelconque affaire pouvant entraîner excommunications (en pleine guerre mondiale on a tôt fait de (mal) penser que l’Église fait du favoritisme), les membres de l’Église eux, en sont bien plus préoccupés. Et ce serait là encore Aphrodite qui remporterait tous les suffrages. Les membres de l’AB et la plupart des clercs sont témoins des divisions au sein du Saint Concile et savent pertinemment qu’il serait alors incapable de réagir promptement en cas de crises: soit les Cardinaux se contre-disent pour des inepties, soit ils se taisent, mais rien de constructif, rien de concret, il n’y a rien! Dès lors, l’opinion majoritaire serait qu’à défaut de réformer ou pas, rapidement ou pas, que les Hauts-Religieux montrent qu’ils sont actifs et qu’ils font leur travaille: Hélios et Teuflomir ont peut-être pas fait grand chose en terme de réforme et d’action, mais au moins, ils étaient constamment là et sur le front en cas de pépin. C’est d’ailleurs à cette époque que le Saint Concile reçut une image d’un groupe de gros mollusques inactifs –pour rester poli. Image qui perdura, jusqu’à la fin de ce récit en tout cas… Image tout à fait justifier, à cette époque du moins: En l’an 588 vient le drame du Père Haltion, le prêtre d’Abéda ayant officiellement renié les Paladins de son ancêtre pour embrasser la voie du Créateur est assassiné par un certain Takeda du Souffle du Désert tandis qu’un autre, Paladin cette fois-ci, doit également recevoir la sanction des Cardinaux. Cependant, ces derniers, totalement pris par la dispute JH-Aphrodite, sont incapables de répondre en temps et en heures aux attentes des seigneurs extérieurs à l’Église, sans parler que Jeanhubert protège son confrère Paladin et tente d’imposer le plébiscite de la Sœur Laura… des Paladins. Cela créa bien évidemment polémique en place publique et seule Aphrodite et la « vieille garde » semblait s’en préoccuper au sein de l’Église.

Après plusieurs années de démêlés, les deux sires finissent par mourir au combat dans la guerre mondiale, jamais condamnés par les autorités ecclésiastiques, inacceptable pour une Église avec déjà près d’un demi-siècle d’existence et une quasi-habitude de ce genre de situation. De même, la polémique mit du temps à s’estomper, après les foudres des nobles en guerres jugeant l’Église trop lente et le mécontentement avéré de l’Armée Blanche envers son Concile au sein de l’Église, ce sont les Paladins qui protestent contre l’éviction de leur dernier Cardinal, Jeanhubert. Après la perte de ses plus proches soutiens dans l’Église, notamment le Grand Maître Eleogan, puis après plusieurs destitutions considérées comme abusives, le Cardinal se retrouve Archevêque et est destitué par son Éminence Belgarath, après un quatrième avertissement et alors que le Cardinal déchu était réellement sur le point d’être excommunié: Belgarath, Eytir et Aphrodite s’étaient déjà concertés sur le sujet et il ne manquait qu’un vote pour l’excommunication, celui du Cardinal Eytir qui comptait bien le poser. Nous sommes en 593.

Notons le bien, c’est la première fois qu’un Cardinal est démis de ses fonctions, mais avec l’accord de tous les autres membres du Concile, voire, de tout le reste de l’Église… Au moins, la théorie de l’élimination du Cardinal fou par ses collègues était-elle démontrée et appliquée.

Une fois ce douloureux problème d’excommunication et d’activité du Concile à peu près passé, ainsi que l’affrontement Aphrodite-Jeanhubert fini après plus de 5 ans de vives hostilités, les 4 derniers niveau 10 sont rejoints dans les années 590 par la nouvelle Mère Supérieure, Esmeralda, de l’Armée Blanche et le Cardinal Winfield des Fils d’Asgard. Malgré tous ses problèmes internes comme externes, l’image de l’Église reste pourtant plutôt positive auprès des seigneurs. Même si elle a montré une certaine faiblesse, elle conserve son aura de sainteté et de neutralité. La destitution de l’ex-Cardinal Jeanhubert aurait d’ailleurs plutôt eu un effet globalement positif de par l’idée que les religieux font enfin le ménage dans leur institution. De même, les coffres demeurent remplis par l’investissement croissant de l’Armée Blanche et quelques dons fort appréciables alors que le nombre de prêtres remonte enfin.

L’Église a donc enfin acquis un caractère relativement saint, malgré les aléas son auréole de sainteté impartiale est désormais bien installée. Les vociférations se font entendre à la moindre attaque de prêtres. Les dons, devenus courants, tout comme la remise de Goréhendal à l’Église sont autant de preuves de cette bonne image. Plus jamais les Cardinaux ont eu à se confronter à des seigneurs refusant l’Église Indépendante (Clan de l’Ours, Caste de Sveizz,…) comme l’ont du endurer Dénétrys ou Fantogit. Après seulement un petit demi-siècle, un Kald sans Église autonome paraîtrait presque impossible, de nombreux seigneurs sont apparus et ne connaissent l’Église qu’ainsi. Mais attention, la disparition de cette Église Indépendante est aussi improbable que sa création l’était. Même si elle est désormais ancrée dans les esprits, elle n’a pas encore pleinement acquis un caractère sacré: ceux qui seraient prêts à la défendre contre un ennemi supérieur aux défenses propres à l’Église (AB…) sont encore peu nombreux. L’Église ne subsiste donc que par la force de la volonté de ses dirigeants depuis plusieurs dizaines d’années. La baisse du nombre d’élites et la disparition des plus zélés hors du circuit de l’Église, jusque dans l’Armée Blanche, (Hélios-Teuflomir-Dénétrys-Haetius-bientôt Baltof) fait donc toujours craindre le pire aux partisans de l’Institution.

Église, arbitre du Monde?

<enl>L</enl>a Très Sainte Église indépendante a dès ses débuts voulu jouer un rôle d'arbitre en Kald. Dénétrys dans les négociations de paix des années 540 puis Fantogit lors de ses esquisses de croisade illustre bien ces tentatives précoces. Cette volonté fut balayée nette lors des crises qui suivirent et précédèrent le Colloque de la Caste, le message des seigneurs était clair: l'Église ne doit pas intervenir lors des combats nobiliaires et intercommunautaires. Le Concile de l'époque avait hoché la tête pour se présenter comme le plus innocent du monde et survivre à cette terrible épreuve. Même si cette règle fut respectée sous Fantogit puis Hélios-Teuflomir, aucun texte écrit ou ajout aux Règles Ecclésiastiques ne réaffirma cela. Pour la simple et bonne raison que l'Église se veuille universelle, omniprésente, incontournable. À long terme, elle devrait toujours avoir son mot à dire, telle une entité terrestre supérieure à toutes autres. Cette volonté de surplanter les communautés revient dès l’arrivée d’Aphrodite au Concile, à l’exemple d’une de ses réformes par laquelle l’Église octroie unilatéralement le droit aux religieux de passer outre les lois martiales des propriétaires terriens. Même si, il est vrai, ce sont les seigneurs qui ont d’abord demandé l’arbitrage neutre de l’Église, c’est peut-être ce retour aux affaires internationales d’une Église en manque de volonté et de personnalité qui marque le début de sa fin.

An de grâce 593 , alors que la Sainte Institution sort peu à peu de ses querelles intestines, sire Octave, leader de la Légion du Phoenix, en appelle au Saint Concile et à l’Armée Blanche pour redistribuer les terres du Souffle du Désert, anéanti lors d’une campagne éclaire. Pour faire simple, le Souffle du Désert d’Abéda, AL Razzim, une moitié d’Érylyn, une moitié de Dorasterre et Caledra, est allié aux Gardiens et aux Asgards dans leur lutte contre les Paladins de Mah’Alae rejoins par les ostriotes, résistant depuis Terre-Neuve et les îles de l’Ouest. La puissante Légion réarmée, dernière communauté nobiliaire non en guerre, souhaite participer à son tour à ce conflit. Soit elle participe à la chute des Paladins et récupère les îles, mais qu’après un combat sanglant en Ostrie et Tchalan où les îlots imprenables demeurent un obstacle majeur, d’autant plus que les meneurs Paladins, pour beaucoup descendants de dragons, ont l’habitude du terrain. Soit elle écrase le Souffle du rival Malékith, descendant du sans doute plus grand leadeur érylien de l’ancien temps. Cette communauté est relativement faible, épuisée par la guerre, tandis que les Gardiens, amis et apeurés à l’idée d’être encerclés entre Terre-Neuve et le Phoenix, ne viendront sûrement pas en aide à leur allié. Les termes alliés ou fidélité ont toujours été très abstrait dans ce bas monde. Enfin, le Souffle possède l’autre moitié de Dorasterre sur laquelle louche la Légion, puis les Paladins, affaiblis et craignant le parti pris en leur défaveur, promettent eux-mêmes les îles de l’Ouest. Le choix est vite fait et la Légion se prépare à combattre le Souffle. Le Souffle tente néanmoins l’assaut le premier espérant remporter quelques victoires grâce à l’initiative, en vain. Le Souffle du Désert est écrasé et capitule.

Octave s’empare de la seconde moitié de Dorasterre puis recevra les îles de l’Ouest des Paladins. Unilatéralement, il décide de soumettre les autres provinces du Souffle au partage de l’Église. Pour cela, il demande à l’Armée Blanche de prendre le contrôle des pays du Sud et contacte le Concile.

Bien que le Grand Maître sait parfaitement qu’il joue le jeu d’Octave, ce dernier a recréé de fait le Royaume de l’Ouest de ses ancêtres et permet à la Légion de se former une zone tampon à l’Est de petites communautés garanties neutres par l’Église sur ses frontières en Erylyn, Abéda et au Nord par l’AB. Eleogan accepte néanmoins la proposition. Cela correspond à son image d’une Église supérieure, princeps auctoritas, et qu’Octave la désigne comme l’entité la plus neutre contribue à accentuer cette image. Autant jouer le jeu. On espère également que cet appel à l’Église n’est que le début de la prééminence de l’Église dans la géopolitique mondiale. Enfin, dans la communauté même, on se réjouit d’enfin un peu d’action. Mais encore faut-il convaincre le Concile, seul habilité à parler et agir au nom de l’Église.

Dans celui-ci, justement, c’est la Mère Supérieure Aphrodite de la Légion, tout autant décidée, qui relaye la proposition à l’ordre du jour. Néanmoins, on y trouve pas le même enthousiasme que dans l’Ordre Protecteur, c’est un « oui » sans grande volonté qui émane des Cardinaux Angharad et Eytir plus ennuyés des discutions à venir que des ennuis proprement dit. Belgarath, lui, le jeune nouveau, est le seul à émettre quelques objections. En effet, cela risque d’être bien moins simple et bénéfique que semble le penser certains et c’est surtout prendre le risque qu’un Concile peu actif s’embourbe dans des affaires diplomatiques délicates. Mais le Cardinal se laisse finalement convaincre sans grande conviction par le Grand Maître, la Mère Supérieure et le fait accompli: Eleogan a déjà mobilisé ses armées… Et peut-être aurait-il mieux fallu prendre en considération l’avis du dernier Cardinal, aussi jeune et peu assuré soit-il.

Ca paraissait pourtant simplissime, l’Armée Blanche débarque, prend le contrôle des passes, les provinces sont remises à l’Ordre, les dernières neutres ou celles des réticents sont éventuellement prises de forces, 9 mois suffiraient car pendant ce temps, le Concile aurait déjà déblatéré et partagé les provinces entre les futures propriétaires reconnus neutres par une Institution par définition neutre. Emballé c’est pesé ! C’est surtout beau de rêver. En effet, ce fut bien plus compliqué que prévu. Tout d’abord, ce que ne savaient les religieux, c’est que seul Octave était pour l’intervention de l’Église. Les Paladins ne l’acceptèrent, là encore, que devant le fait accompli mais refusèrent que l’Église prenne le contrôle de toutes les provinces. Ils estimèrent qu’en ayant plus qu’amplement participé à la fin du Souffle, leurs revendications méritèrent tout autant d’être respectées. En l’occurrence ils exigèrent Caledra afin de préparer des assauts sur Erylyn Est et Dramen aux mains des Gardiens. Il s’agissait donc d’ouvrir un nouveau front avec les Gardiens. De leur côté, les Gardiens, où le suzerain de l’ex-Souffle, sire Daley, s’est réfugié, revendiquent la moitié Ouest d’Erylyn. Daley, lui, sécurisé par Pekelo, est à la base peu enclin à remettre ses provinces à quiconque… Enfin, Eleogan et les siens espèrent bien présenter les provinces au Concile dans le meilleur état possible afin d’en finir rapidement, et cela inclus toutes les provinces, difficile avec des Paladins et des Légionnaires qui continuent de voler les fiefs tant que Daley n’aura pas rendu sa couronne, tandis que le principal vassal de ce dernier en Caledra a subi les fameuses foudres divines.

Néanmoins, après 8/9 mois, Daley a remis ses provinces au Roi Eleogan tandis que l’Armée Blanche a largement distancé les Paladins dans la (re)prise de Caledra par le recrutement de mercenaires à son service. L’Armée Blanche a donc sous contrôle un bon tiers d’Erylyn, la moitié d’Abéda, les trois quarts de Caledra et l’intégralité d’Al Razzim. Le reste est partagé entre Paladins et Phoenix. Les Gardiens quant à eux ont accepté le statut-quo en Erylyn sous la pression d’Octave. La Légion d’Octave n’étant pas un problème, ne reste donc que les Paladins, mais ces derniers refusent de quitter le Sud, renvoyés précipitamment d’Ostrie par la Légion, ils n’ont pas reculé sur l’idée d’avoir une seconde base dans les déserts pour attaquer les Gardiens par l’Ouest. Après une journée de… débat houleux entre les leaders Paladins et Eleogan, aucun accord n’est trouvé d’autant plus que les Paladins sont divisés sur le sujet: le diplomate Ledagonnier qui s’est occupé des accords avec Octave ne semblait pas avoir pleinement reçu l’aval de son “Oracle” Shendris tandis que son suzerain et Consul, Fredgar, a accepté de remettre ses provinces à Eleogan après l’échec en Caledra mais réclame un délai n’ayant appris qu’au dernier moment la perte des îles de l’Ouest. Enfin, les Gardiens s’insurgent au sujet de la présence armée des paladins (90 000 hommes estimés selon l’Inquisition) en territoire officiellement contrôlé par l’Église et les 80 000 guerriers mobilisés de l’Ordre Protecteur. Évidemment, cela ne les arrange guère…

Bref, depuis l’intervention de l’Armée Blanche, la diplomatie de celle-ci et de ses sympathisants a permis d’écarter les derniers irréductibles du Souffle, les Gardiens sont tenus en respects depuis qu’un de leur suzerain fut tué dans la guerre, s’en suivant une prise d’Erylyn-Est par l’Armée Blanche tandis que les provinces neutres ou d’individus gelés ont été pleinement reprises par les seigneurs au service de l’Église. Reste donc les Paladins, sans doute les plus tenaces de par la légitimité de leur demande.

Malgré tout, la Mère Supérieure Aphrodite s’impatiente, et puisqu’elle est loin d’apprécier le Grand Maître, elle annonce publiquement que si l’Armée Blanche est incapable de faire son travail, le Concile s’en chargera bien à sa place mais de « manière moins douce ».

Inutile de préciser que cette déclaration désavouant est ressentie comme un véritable couteau dans le dos à l’AB. Et Eleogan ne tarda pas à répondre que le Concile ferait mieux de s’occuper d’abord de ses propres affaires que de celles de l’Ordre, en effet, cela va peut-être faire bientôt un an que l’AB nage dans le désert, mais le Concile lui, n’a même pas ne serait-ce que débuté les débats quant à la redistribution. C’est la Mère Supérieure soupçonnée de parti pris qui parle au nom d’un Concile surnommé « La Moule » pour demander des comptes sur l’activité de l’Armée Blanche. Faut-il en rire ? De même, avec quoi le Concile pourrait-il accélérer les choses ? Les excommunications ne ressouderaient rien, au contraire, sans parler qu’il faut 3 jours au Concile pour excommunier un individu, alors ne parlons pas d’une dizaine de Paladins. Enfin, l’AB rappelle à la « Légionnaire » que l’intervention de sa communauté est impensable contrairement à ce qu’elle prétend dans des messages adressés à Octave avec l’approbation de celui-ci. En effet, rien ne serait plus humiliant pour l’Église que de reconnaître qu’elle est forcée de faire appel à une puissance extérieure pour faire régner l’ordre sur ses provinces et annulerait donc la raison même de l’intervention de celle-ci au Sud, à savoir démontrer qu’elle a les moyens d’arbitrer un conflit et assurer une redistribution neutre et rationnelle de provinces en état de guerre. Bref, prendre une place de gendarme en Kald. Notons que le Grand Maître devra aller jusqu’à menacer la Légion de la combattre, elle, plutôt que les Paladins, pour faire oublier la tentation d’une intervention sur les provinces sous contrôle de la Sainte Église. En effet, les îles de l’Ouest acquises, Octave n’aurait eu aucun remord à s’attaquer aux Paladins, alliés uniquement par circonstance.

De même qu’une intervention étrangère, Eleogan refuse les exigences d’Aphrodite au sujet de rejeter les Paladins par la force des armes. Selon lui, l’Église fut amenée au Sud pour rétablir une paix durable, non pour lancer une nouvelle guerre contre un ennemi bien supérieur qui plus est. Même si l’AB l’emportait au Sud grâce à l’initiative, ce serait déclarer la guerre à la communauté la plus peuplé de Kald et prendre clairement parti en faveur des Gardiens et des Asgard contre Terre-Neuve. De plus, l’affrontement signifierait continuer à massacre plusieurs milliers de civils par provinces et autant de tuer que d’ennemis abattus. Drôle de façon d’apporter la paix. Malgré les protestations de la Mère Supérieure, non suivit des autres Cardinaux, Eleogan préfère donc poursuivre ses démarches diplomatiques plutôt que faire jaillir le sang.

Au 18ème mois, la situation change radicalement. Les armées des Paladins et des Gardiens sont toutes deux positionnées entre Abéda et Dramen prêtes à s’affronter, mais l’Armée Blanche qui a profité de sa position au Sud pour augmenter considérablement ses forces avec des chars de guerre et des unités éryliennes décide officiellement d’annoncer une future loi martiale afin d’éviter le carnage sur ses provinces. Les Paladins sont justes autorisés à se diriger vers Caledra pour repartir en Terre-Neuve tandis que les Gardiens n’ont pas le droit de pénétrer dans les déserts du Sud. Pourtant, les Gardiens profitent des 3 mois accordés avant la mise en place officielle de la loi martiale pour lancer l’assaut sur les Paladins d’Abéda. Comme prévu, c’est bel et bien un carnage et les deux camps enregistrent d’énormes pertes à l’avantage des Gardiens de par leur initiative. Officieusement, c’est exactement ce qu’avait prévu l’Armée Blanche, la loi martiale annoncée avant sa mise en place effective était en réalité un prétexte pour pousser l’un des deux camps à passer à l’offensive, une offensive désorganisée puisque imprévue et pressée par le temps. Résultat, les deux dangers auto-détruits sans l’intervention de l’AB que préconisait la Mère Supérieure Aphrodite, l’AB a aucun mal à imposer sa loi martiale aux survivants quitte à abattre un dernier Paladin rancunier.

Et il n’en faut pas beaucoup plus pour convaincre les Paladins qu’ils n’ont plus rien à faire au Sud et qu’ils rendent les provinces.

En 595, l’Armée Blanche a rassemblée l’ensemble d’Abéda, Erylyn, Al Razzim et Caledra au nom de la Très Sainte Église quasiment sans combattre et dans un excellent état.

12 mois plus tard, le Saint Concile annonce s’être mis d’accord sur le partage qui débute officiellement. Non sans mal, devant tant d’inaction le Cardinal Angharad aurait même demandé à Eleogan de faire un premier partage selon son unique avis si les discussions n’aboutissaient pas.

Toujours est-il que les provinces sont divisés en trois : Caledra et un tiers d’Al Razzim revinrent au nouvel Ordre Pégasien crée par le récent membre de l’Armée Blanche Christophe et ancien mercenaire engagé à l’occasion de la reprise des terres au Sud, Les deux tiers Ouest d’Érylyn et les deux autres tiers d’Al Razzim aux Cavaliers de l’Ombre d’Asturyanax, descendance de Vladislas. Abéda reviendrait à Astaroth, descendance tout d’abord anonyme de Dénétrys et son projet d’Ordre de l’Usure, une banque géante sous forme de communauté que l’Église utilisera pour remettre l’obole au goût du jour en échange de protection. À cela, il faut rajouter que l’AB participera à l’armement de ces communautés avec ses propres provinces. Enfin, le Concile imposa plusieurs clauses de sûretés aux chanceux propriétaires :

Clause 1: Si ces pays (ou parties de pays) sont données par la suite à une communauté tiers déjà établie, de plein gré, alors ceci constituerait une trahison envers l'Église qui prendra de lourdes sanctions.

Clause 2: Les communautés existantes n'auront pas le droit d'attaquer les nouvelles communautés pendant un délais de 42 mois (2 semaines), le temps que celles ci aient le temps de s'établir.

La seconde clause montre par ailleurs clairement les intentions hégémoniques de l’Église à cette époque.

In fine la répartition d’Al Razzim changera légèrement vers un 50/50 pour rééquilibrer les domaines à l’initiative d’Eleogan approuvé par Angharad, de plus en plus présent, puis l’ensemble du Concile.

Enfin l’action au Sud s’achève, même si l’AB conserva un temps Abéda le temps de la création de l’Usure et de son armement.

L’intervention de l’Église dans le Sud de Kald est donc une réussite dans le sens où celle-ci a accompli seule la mission confiée. Néanmoins, c’est une victoire plus que marginale ; la tâche fut laborieuse et un sentiment d’échec domine au sein des institutions. Enfin et surtout, la fracture Aphrodite-Vielle Garde s’est rouverte avec les soupçons de conflits d’intérêts.

Division et effondrement

<enl>E</enl>ntre 595 et 600, faisant suite à l’action au Sud, les soucis de l’Église se retournent vers le conflit interne Aphrodite-Vielle Garde et plus particulièrement Aphrodite-Eleogan et vers les nouvellescommunautés sous la tutelle de l’Église au Sud de par les clauses du traité de Mai 595. Le conflit interne se cristallise au sujet d’une « nouvelle » guerre en Tchalan. Sire Daley, protégé par la presqu’île de Pekelo, n’a pas accepté l’éradication du Souffle du Désert. Suivi par sire Teuflomir, il monte un nouveau projet, la Révolution de Pekelo dont le but initial est ni plus ni moins la destruction des grands empires de ce monde, à commencer par celui de la Légion du Pheonix. Bien que le projet est considéré par beaucoup comme voué à l’échec, certains y voient là une opportunité: L’Armée Blanche craint en effet cet empire Légionnaire. Tout Empire universel peut être considéré comme un danger pour l’Église. Il faudra peu de temps avant que le sire Lucifers, qui a déjà proclamé son fils Cardinal , veuille partir vers de nouvelles conquêtes. Or, aucune opposition crédible pourrait lui barrer la route. Les Gardiens, les Asgards et les Paladins sont toujours dans leur affrontement sans fin tandis que les petites communautés du Sud ne présentent aucun danger. L’AB voit donc dans la Révolution un moyen d’occuper la Légion, du moins le temps qu’il faudra pour qu’un vainqueur se décide à l’Est et qu’un contre pouvoir religieux se dessine au sein de l’Église. Le Grand Maître Eleogan tente donc discrètement de soutenir les révolutionnaires sans en avertir le Concile qui évidemment refuserait par la voix d’Aphrodite. L’Église n’a pas vocation d’alimenter des guerres entre individus ou pouvoirs temporels. Mais les Légionnaires sont vigilants et interceptent plusieurs messages du sire Daley demandant des fonds à l’Armée Blanche. Lucifers pose alors une plainte au Saint Concile vivement soutenue par Aphrodite. Plainte qui, si on en écarte les noms d’oiseaux, exige la démission du Grand Maître. Celui-ci, pris la main dans le sac, prend les devants pour qu’à défaut d’avoir pu aider les Révolutionnaires, il ne donnât pas à Lucifers et Aphrodite le plaisir de le faire tomber de l’AB. Par chance (ou volonté divine, c’est vous qui choisissez) l’Inquisition intercepte la plainte, ce qui permet à Eleogan d’y répondre avant même que celle-ci soit transmise au Concile. Le but étant de donner aux Cardinaux les deux versions des faits en même temps et ne pas laisser la vision Légionnaire accusatrice prendre le dessus. Après avoir dévoilé un vocabulaire contre Lucifers aussi soutenu que Lucifers envers Eleogan, le Grand Maître explique que jusqu’à présent, la seule aide apportée aux Pekelos est la suppression d’un de leur propre trafic en Pekelo via la suzeraineté de l’AB et que nulle transaction ou nul recrutement de toutes sortes n’ont été commis, le message de Daley demandant de l’aide ne prouvant en rien qu’il en recevrait.

Après plusieurs jours de débat, le bénéfice du doute est accordé au sire Eleogan qui reste donc en place bien que son image auprès des membres du Concile hors Aphrodite ait été terni. Les Pekelos, eux, ne recevront pas l’aide promise. Ce qui a finalement eu peu d’importance, les Pekelos eux-mêmes réussissant à recruter de nouveaux seigneurs, de nouvelles armées et trouver d’autres moyens de financement jusqu’à s’emparer seul de tout Tchalan contre l’Empire Légionnaire et sa moitié de Kald. L’anecdote a néanmoins une réelle importance pour l’Église dans le sens où les frictions Aphrodite-Eleogan gagnent clairement leur communauté respective, ce n’est plus simplement un affrontement Aphrodite-Eleogan ou Aphrodite-Vieille Garde mais bien Légion-AB sans que le Concile ne prenne conscience du danger.

Néanmoins, il est à noter que l’Église ne s’est pas fracturée sans tentative de réconciliation derrière. En 598, plusieurs Cardinaux et les principaux membres de l’Armée Blanche reçoivent des pigeons anonymes attestant d’un complot Légionnaire-Aphrodite visant à s’accaparer nettement l’Église. Étonnements et interrogations, mais surtout pain béni pour les anti-Aphrodite. Les Cardinaux exigent des explications de la Mère Supérieure. Pour l’Inquisition de l’AB, il s’agit de messages falsifiés, comme s’en défend Aphrodite, mais elle se garde bien de donner les conclusions de son enquête au Saint Concile, préférant laisser le doute planer au détriment de la Mère Supérieure. Cependant, le mois suivant, un jeune mercenaire, stationnant en Gallica et inactif depuis 2 ans, se réveille à l’approche de la Mère Supérieure voyageant dans la région et tente de l’abattre. Après un terrible carnage, le sacrifice des guerriers saints et des troupes d’élites du Nord permet de sauver la vie à la seule Mère Aphrodite. Le problème, c’est que le mercenaire en question était de l’Armée Blanche… Le sire Eleogan, le premier surpris, tenta même de cacher l’appartenance communautaire du sire, ce qui fonctionna un bref temps laissant une certaine confusion dans les esprits. D’autant plus qu’immédiatement après l’attaque, Eleogan fit escorter la Mère Supérieure en sécurité en Varalind avec toutes les passes du Nord bloquées. Avec cette grosse gaffe, l’Armée Blanche préféra en effet se faire toute petite et aider la Mère Supérieure comme elle l’aurait fait pour tout Haut-Religieux. Mieux, en plus d’aider Aphrodite à refaire son armée, Eleogan se mit à soutenir la Mère dans sa plaidoirie contre les pigeons mensongers en espérant ainsi éviter tout questionnement quant à la trahison d’un des leurs et le manquement du Grand Maître à son devoir qu’est la protection des religieux, et non armer leur assassin. Bref, malgré une situation délicate à la fois pour le Grand Maître et la Mère Supérieure, il y eut un entendement de fait, faisant brièvement oublié les rancoeurs de chacun ; éventuellement la base d’une réconciliation.

Et en effet, les disputes incessantes tendent à s’arrêter…

En 600, l’Église annonce le décès du Cardinal Winfield âgé de 44 ans, honoré par le seul Ordre Protecteur et quelques confrères du Saint Concile. Le personnage que la Vieille Garde avait estimé comme un danger fut finalement un Cardinal relativement indécis. Il ne fut ni le soutien attendu par certain, ni le danger potentiel vu par les autres et ses actions au sein du Concile furent assez sommaire. Au moins son décès fut-il une nouvelle occasion de reccieullement commun. De même que la montée du nouveau Cardinal Haltion est célébrée par tous, considérée comme l’avenir certain de l’Église Indépendante. Un personnage actif et estimé lié à la neutralité de l’Institution.

Force est donc de constater que les disputes cessent pour un temps.

Néanmoins, bien que la situation intérieure de l’Église soit de nouveau calme, les relations internationales sont explosives. Alors que le Concile le leur avait interdit, les Cavaliers de l’Ombre d’Asturyanax et les Pégases de Christophe fusionnèrent au profit des Pégases, qui a l’inverse de leur nouveau confrère, sont en très mauvais terme avec la Légion de Xercès et Erkbox, considérés comme des pantins de Lucifers par les communautés voisines.

Les deux communautés sont au bord de la guerre, les Légionnaires attendent de conclure un accord de paix avec les Pekelos d’Ostrie et Tchalan pour se retourner vers l’Est tandis que les Pégases n’osent attaquer sans un allié telle que l’Armée Blanche.

Le Grand Maître de l’Armée Blanche, tente lui d’assurer la paix grâce à l’Église. D’un côté, il explique à Christophe que les Pégases sont protégés par l’Église en cas d’attaque extérieure par le traité lui ayant remis ses terres via le Concile, mais qu’il interviendrait contre lui toujours au nom du traité, s’il se lançait dans des conquêtes alors qu’il serait sous la protection de l’Église. De l’autre, il fait comprendre aux Légionnaires que les Pégases sont bien sous la protection de l’Église. Ce qu’Eleogan omet volontairement, c’est que le temps de protection accordé aux Pégases est dépassé. Ce qu’Aphrodite, elle, n’a pas oublié. Il ne lui en faut pas beaucoup plus pour convaincre le reste du Concile, se sentant provoqué par la fusion des Cavaliers et des Pégases, pour retirer la protection aux Pégases tout en réussissant la prouesse de leur interdire de déclarer eux-mêmes une guerre. Autrement dit, les Pégases peuvent se faire charcuter par la Légion puisque le temps de protection est dépassé, mais l’inverse est catégoriquement interdit sous peine d’excommunication.

C’est alors une autre nouvelle bataille qui s’engage, législative cette fois-ci entre sire Eleogan tentant de démontrer l’absurdité de la situation et Dame Aphrodite la justifiant par l’insulte Pégase envers le Concile et la nécessité de neutraliser cette communauté assurant ainsi la paix de son point de vue, point de vue compromis par son appartenance à la Légion pour les autres. On retrouve finalement les différents communautaires… Aphrodite, à nouveau accusé de corruption, et Eleogan d’avoir pactisé avec Chrsitophe tandis qu’il faut ajouter qu’il n’a rien à faire dans les discutions du Concile !

Ces tensions aboutissent en 602 au meurtre d’un prêtre de l’Armée Blanche, sœur Salaza, en Britéria. Bien qu’Aphrodite ne participe pas à l’excommunication du sire Idelgef de la Légion du Phoenix, elle approuve celle des Cardinaux Haltion, Eytir et Esmeralda.

Néanmoins, le personnage refuse son excommunication et menace les Cardinaux à plusieurs reprises. L’Armée Blanche, dont la politique depuis longtemps approuvé par le Concile, est d’exécuter tout hérétique, y compris ceux appartenant à une communauté comme certaine l’ont déjà connu, juge ces menaces plus que crédibles et urgentes à résoudre. L’individu est considéré comme ayant la première armée du monde, des foules de volontaires mercenaires prêts à se battre pour lui et surtout, il se trouve dans les ports Nord de Brastoven, à portée de 4 Hauts-Religieux, dont deux Cardinaux l’ayant excommunié. Il faut agir rapidement et profitant d’une récente déclaration de loi martiale légionnaire de 601 excluant l’Armée Blanche de celle-ci, ainsi que les nombreuses invitations du sire Lucifers au sire Angelface de finir sa vie dans son pays natal de Brastoven, le Général Mercenaire , meilleure armée et Second de l’Armée Blanche, Angelface lui-même, se dirige vers Brastoven depuis les terres de l’Église. Son armée imposante est cependant forcée de contourner la mer en passant par Gallica, Altreas et Britéria. Mais le Général est intercepté dans les massifs Nord d’Altreas par les sires Lucifers et Araldar . Après le sacrifice du premier, le second parvient à abattre le pourfendeur d’hérétique.

Hérésie pour l’AB ! La Légion sous le contrôle de Lucifers protège un dangereux hérétique jusqu’à, pour cela, abattre la meilleure armée des forces de la Sainte Église et le Second de l’Ordre Protecteur ! Une armée nordique, renforcée de chars de guerre mettant au minimum dix fois plus de temps à se constituer que les troupes légionnaires et leurs provinces fertiles, cette attaque est interprétée comme une provocation et un moyen d’affaiblir l’Ordre Protecteur hostile. L’Armée Blanche exige réparation, la mise à mort d’Idelgef et des sanctions des plus lourdes avec l’excommunication d’Araldar et de son suzerain!

Même si la démonstration d’Eleogan montrant la déclaration de loi martiale excluant les membres de l’Armée Blanche est purement tirée par les cheveux, (il s’agissait d’une erreur de l’expéditeur et seul les prêtres étaient exemptés comme l’avaient confirmé deux autres déclarations précédentes), le sentiment de provocation et le scandale du meurtre du Second de l’AB pour protéger un hérétique reconnu au sein même de sa propre communauté n’en sont pas moins sincères. Et les excuses des Légionnaires tendent à confirmer ces impressions. Outre la loi martiale, malgré les invitations adressées à Angelface et l’éventuelle crainte qu’Angelface s’attaque au suzerain (infondé vue le nombre d’homme selon l’AB) les Légionnaires justifièrent leur acte en affirmant que l’Église n’avait pas à pourchasser les hérétiques et Araldar justifia lui-même son meurtre au nom de la mise à prix sur le Général Mercenaire. C’est bien connu que quiconque est mis à prix -par des hérétiques précédemment vaincus- peut être poursuivit et exécuté et cela forcément dans le bon droit des agresseurs. Bref, ridicule.

Sire Eleogan, dont les hommes étaient globalement toujours prêts au combat avec les tensions au Sud, affirma que le Concile avait pour devoir de réagir promptement au nom de l’Article X alinéa 5 : Toute agression envers l’un de ces Ordres sera considérée comme une agression envers l’Eglise. sans quoi il estimerait le Concile comme définitivement mou et incompétent, et que son devoir de Grand Maître l’obligerait à prendre les mesures protégeant ses membres face à la menace Légionnaire.

Évidemment, il n’y avait pas grand chose à attendre du Concile définitivement paralysé, sans parler de l’action d’Aphrodite en ce sens.

9 mois plus tard, l’Armée Blanche lance ses troupes à l’assaut de la Légion du Phoenix. Les troupes de l’AB ne sont qu’une poignée et pour ainsi dire impossible à renouveler, leur but est donc de détruire les principales armées ennemis et d’exécuter le suzerain Erkbox. Bien que non concertés dans l’immédiat, en cas de réussite de l’offensive de l’Armée Blanche, les Pekelos d’Ostrie et les Pégases depuis Érylyn n’auraient aucun mal à vaincre le reste des forces adversaires. L’attaque est, il est vrai, spectaculaire. Le désormais Général Mercenaire Eleogan et les sires Foster, Thélérys, Duncan et Brysondétruisent à eux seuls la quasi-totalité des armées légionnaires en Gallica, Altreas et Britéria en l’espace de deux mois ; le Grand Maître s’octroyant l’honneur d’abattre lui-même l’assassin d’Angelface. Toutefois, les objectifs principaux ne sont pas remplis, notamment Idelgef et le leader Xercès ont survécu tandis que le suzerain et second Erkbox, bien que son armée vaincue, fut sauvé in extremis par son leader et les provinces transférés à un de leur partisan en Terre-Neuve. Bref, la Légion a survécu et elle a encore de quoi se battre.

Évidemment, le Concile est furieux ! L’Armée Blanche n’a pas à déclarer une guerre de son propre chef pour ne pas mettre en cause la politique globale de l’Église (Article X alinéa 2, le Grand Maître est bien placé pour le connaître)! L’énervement d’Eleogan était donc compréhensible, mais son action injustifiée met en péril l’Église, d’autant plus que l’excommunication d’Araldar, même si seul, était déjà sur le point d’aboutir. Eleogan a donc agit trop brutalement pour le Saint Concile, tous s’y accordent.

À l’unanimité le Concile demande donc la destitution du sire Eleogan de son poste de Grand Maître et, poussé par Aphrodite, l’Église ordonne une trêve à l’ensemble de Kald afin de laisser à la Légion le temps de réparer les dégâts causés par l’Armée Blanche sous les ordres d’Eleogan.

Problème, les Pekelos et les Pégases n’entendent même pas l’appel, jugé absurde, ils n’ont pas à appliquer une trêve décrétée par l’Église dans une guerre nobiliaire, tandis qu’à l’Armée Blanche même, c’est une véritable levée de boucliers! À l’exception des Cardinaux Eytir et Belgarath qui ont toujours été conscients de leur devoir d’attachement à l’Église avant celui de l’AB, tous les membres refusent d’un bloc la fin des hostilités et affirment leur attachement à leur leader d’une façon très simple, tous refusent de prendre sa place ! Eleogan, fort de ce soutien, s’adresse alors au Concile, acceptant sa destitution mais refusant de quitter son poste avant la fin de la guerre qu’il compte poursuivre quoi qu’il arrive. Il veut détruire cet « Empire hérétique » qui a osé s’en prendre à l’Armée Blanche à cause d’un Concile mou et corrompu incapable d’assurer sa sécurité. Ce jusqueboutisme s’incarnant dans le fond rouge sang, habituellement d’un blanc pur où baignait la croix d’or de l’Armée. Pire, tel un Socrate exigeant des réparations lors de son procès, sire Eleogan en ose répondre à Angharad, qui le mettait en garde contre son action qui risquerait de détruire l’Église, que le Concile ferait mieux d’approuver l’action de l’Armée Blanche et la soutenir jusqu’à la victoire afin de pouvoir sortir quelque chose de positif de cette guerre.

Cela en est trop ! Leur Éminence Haltion, Aphrodite et Angharad excommunient le Grand Maître de l’Armée Blanche, menacent d’excommunications tous ceux qui suivraient le Grand Maître et Aphrodite en vient à demander l’excommunication du suzerain de l’AB et le renvoie définitif de la famille d’Eleogan de l’Église. Mais déjà des dissensions apparaissent au sein du Saint Concile. La Mère Supérieure Esmeralda, de l’Armée Blanche, s’oppose à l’excommunication du Grand Maître et devient la voix de l’AB au Concile, elle accuse en effet ouvertement Aphrodite d’agir plus qu’exclusivement pour la Légion du Phoenix et pour Lucifers qui tente de sauver les meubles en affaiblissant un adversaire par l’Église. Les Cardinaux Eytir et Belgarath, tous deux membres de l’AB, mais comme déjà expliqué, éloignés de celle-ci, ils savent donc à la fois tout ce qu’il se passe objectivement tout en restant sans doute les plus impartiaux, acceptent l’excommunications du Grand Maître bien qu’ils ne souhaitent par y participer directement par respect envers leur leader de communauté et refusent l’exclusion définitive d’Eleogan. Sur ce second, point, ils sont rejoints par le Cardinal Angharad. De même, à l’exception d’Aphrodite, tous s’accordent à dire qu’excommunier le détenteur des terres de l’Église est impossible si on a encore l’espoir d’en reprendre le contrôle.

La menace d’excommunication de tous ceux qui suivraient Eleogan, elle, est inapplicable pour la simple est bonne raison que tous ceux se prononçant sur la question réaffirment leur fidélité à leur Grand Maître ! En cherchant plus attentivement, Angharad, demandant non à l’ensemble de la communauté mais uniquement aux individus un par un, trouve deux réfractaires à Eleogan sur la quinzaine de membres de l’Armée Blanche. Mais il se trouve que la première est une traîtresse infiltrée soupçonnée d’être un avatar impie d’un membre de la Légion (après avoir trahi l’AB, elle s’infiltra chez les Pégases pour en faire de même et ramener un duché de Gallica à son propriétaire d’origine) tandis que le second, Remington, après avoir déclaré son respect des décisions du Concile, préféra réaffirmer son allégeance au sire Eleogan lorsque celui-ci lui dit respecter son choix mais dans ce cas, quitter l’AB le temps du conflit.

En 603, la situation est critique pour l’Église. Son Ordre Protecteur ne lui obéit plus et le Concile est divisé. Dame Esmeralda soutient le Grand Maître de l’Armée Blanche, leur Éminence Eytir et Belgarath lui sont opposés mais très (trop ?) modérément, Angharad bien que plus ferme veut avant tout s’assurer du moins de casse possible, Aphrodite soutient la Légion du Phoenix mais quand est-il du Cardinal Haltion ? Celui-ci est tout d’abord peu présent s’aligne sur l’avis du Cardinal Angharad dans un premier temps, mais sort de ses gonds à la lecture des discours de ses trois confrères issus de l’AB. Pour lui, c’est une preuve irréfutable qu’Eleogan a pris définitivement le contrôle de l’Ordre Protecteur pour sa propre ambition, il a trahi l’Église et tout ce qui se rattache à sa communauté doit être purement et simplement éliminé ! Il ne veut d’ailleurs plus rien entendre du discours de « l’hérétique » et refuse même une invitation à l’AB d’Eleogan censé lui montré tout ce qu’il s’est réellement déroulé depuis le début.

Il faut comprendre que l’Église continuait à occuper ses fonctions régaliennes malgré la crise. Ce pourquoi, Esmeralda se trouva à utiliser un de ses points afin de donner le Pardon à un seigneur de l’Est excommunié et en repentance. Haltion, après s’être réfugié dans l’îlot imprenable de Sveizz malgré l’interdiction officielle du Concile, destitue la désormais Diaconnesse Esmeralda qu’il considère à la botte pure et simple du renégat Eleogan. Outre l’utilisation d’un îlot imprenable, Haltion bafoue les règles de l’Institution qu’il affirme défendre. En effet, il a nullement le droit d’éliminer de l’Église, seul, un membre du Saint Concile. Le seul et dernier en date étant Jeanhubert à l’unanimité ! Il faut néanmoins comprendre que du point de vue, aussi bien Haltion comme d’Eleogan ou Aphrodite d’ailleurs, que tous les moyens sont désormais bons pour “sauver” l’Église, quitte à enfreindre ses propres règles même si pour le coup, Haltion a dépassé une nouvelle limite.

Une nouvelle limite et peut-être celle de trop. Le Cardinal Eytir, désespéré de la situation de l’Institution prend alors acte que la destitution interne au Saint Concile est le signe clair que celui-ci n’existe plus dans ses fondements. Il destitue à son tour le nouvel Archevêque Haltion, celui qui a achevé l’Église, puis, désormais lui-même Archevêque, il donne le Pardon sacré au sire Eleogan avant de démissionner de son poste d’Évêque. L’Église est morte autant en finir. À sa suite, le Cardinal Belgarath démissionne à son tour.

Il reste toutefois la Mère Supérieure Aphrodite et le Cardinal Angharad. La première, travaillant désormais ouvertement pour sa communauté et sa communauté seule, utilise d’ailleurs sa fonction et la protection qui lui est liée pour arriver au leadership de la Légion et éviter à sa communauté de disparaître. (Encore une infraction aux règles par ailleurs).

L’Église ne se relèvera peut-être pas de cet épisode, mais si elle y parvient, ce ne serait sûrement pas avec Aphrodite comme survivante selon la Vieille Garde, qui l’estime responsable du désastre et ce depuis l’octroie de son titre de Moniale, de par sa corruption pro-Légionnaire, pro-Lucifers. Alors que la Dame tente de s’enfuir de l’Ouest en ruine pour les Terres des Légendes, les forces de l’Armée Blanche l’interceptent en Varalind et sous ordre expresse d’Eleogan, le Capitaine Mercenaire Thélérys exécute la Mère Supérieure. Le mois même, Angeldust, fils d’Angelface, oblige la dissolution de la Légion du Phoenix après avoir tué sire Octave en Gallica, descendance de Lucifers, donc celui responsable de la mort de son père. Ceux qui ont débuté la guerre la finisse !

En l’espace de deux ans, 4 des 5 membres du Concile l’ont quitté d’une manière ou d’une autre et l’AB a concrètement désobéi aux directives du Concile.

En l’an 605, les sires Eleogan de l’AB, Chrsitophe des Pégases et Teuflomir des Pekelos se partagent l’Empire Légionnaire vaincu.

Le Grand Maître de l’Armée Blanche qui souhaite démentir de fait les accusations selon lesquelles il se serait approprié l’Armée Blanche dans un délire mégalomane, ne prend que 3 lignes en Gallica afin de renforcer le recrutement potentiel de l’AB et Brastoven dans l’idée de redonner un pays aux prêtres, Fall Kirk ayant perdu cette fonction depuis le décès du Cardinal Fantogit. Brastoven est parfait pour cela puisque coupé du reste des territoires de l’AB qui risquerait donc moins de l’assimiler comme sien et sans aucun intérêt pour les seigneurs belliqueux.

Il demande à Angharad d’inscrire ces gains dans les Règles Ecclésiastiques puis quitte officiellement la tête de l’Armée Blanche, en septembre 605, au nom de la décision du Concile décimé et la communauté devant revenir à sa fonction d’Ordre Protecteur. Notons néanmoins qu’il adresse un dernier ordre au sire Bryson qui fut ni plus ni moins l’assassinat (réussi) de la descendance d’Aphrodite en Terre des Légendes, la fille souhaitant monter Mère Supérieure le plus rapidement possible et déjà Sœur de niveau 3.

Ainsi, l’ultime crise du début du VIIème siècle est-elle terminée, l’Armée Blanche est plus puissante que jamais et à nouveau officiellement sous la main d’un Concile mais qui n’existe plus vraiment au point que beaucoup de kaldéens l’eut cru dissout.

À la demande d’Angharad et après le refus du sire Angeldust, le pouvoir de l’AB est transmis au sire Liselin, descendance de Duncan. Avec lui, c’est tout une série de Grand Maître qui se succède, tous abandonnant le poste faute d’activité jusqu’à la résignation d’Angeldust qui devient Grand Maître par défaut et l’est encore aujourd’hui. Malgré quelques efforts et le bref retour de quelques familles telle que celle du fondateur dans les années qui suivirent, l’Armée Blanche perdit peu à peu ses membres et son activité jusqu’à celle qu’on lui connaît aujourd’hui. Au moins est-elle soumis au Saint Concile qui s’assura ne plus jamais ne la voir sortir de ses fonctions régaliennes. Dès lors celle-ci n’a pour ainsi dire plus aucune autonomie à l’image de l’obligation que le Second soit un membre du Saint Concile chargé de détecter toutes éventuelles dérives. Pour beaucoup, ce serait justement cette nouvelle emprise du Saint Concile supprimant toute initiative qui rendrait le quotidien des membres de l’Armée Blanche sans aucun intérêt d’où les départs massifs… (Plus que 4 membres actifs pour 4 pays). Et le Concile ne fait rien pour améliorer la situation…

Eleogan, lui, toujours vivant à la fin du conflit contre la Légion, dans la suite de la guerre et de sa démission après 17 ans comme Grand Maître, reste dans l’immédiat au sein de l’Armée Blanche à la demande de ses membres et avec l’approbation du Cardinal Angharad. Il redeviendra même Grand Maître par intérim en 610 faute d’un remplaçant plus compétent avant de définitivement claquer la porte en 611 en criant qu’Angharad n’avait « décidément rien compris » lorsque ce dernier demanda à l’Armée Blanche d’intervenir dans la guerre Gardien-Pégase afin de prendre le contrôle d’Al Razzim et Caledra comme lors de la chute du Souffle, l’Église ayant des droits pour la redistribution de ces pays selon le Cardinal. Notons néanmoins qu'Angharad abandonna finalement l’idée avec le nouveau Grand Maître Angeldust. L'ancien serviteur de l'Église et Général mercenaire ne tomba au combat qu'après avoir rejoint l'Éveil des Sphinx, sacrifié dans la guerre qui apporta ses premières provinces à la communauté.

Quant au Cardinal, il fit perdurer l’Église Indépendante malgré son grand âge. Bien que la tâche fut immense et achevée qu’après sa mort, malgré toutes les critiques adressées, il redressa l’Église dans la mesure du possible et c’est ainsi que la Sainte Église Indépendante Kaldéenne et son Concile existe toujours aujourd’hui et même si son Ordre Protecteur n’est plus que l’ombre de lui-même. (en 650)

Lorsqu’il décéda à l’âge de 86 ans vers 626, son Éminence reçut des hommages à travers tout le monde connu ! Malgré sa disparition, l’Église possédait encore 3 Cardinaux, leur Éminence Edge, Serulnyl et Earnur même si les attaques publiques affirmant que l’Église perdait de son indépendance sous les coup de Serunlyl descendance du Légionnaire Xercès, puis Levensder descendance du Cardinal Dénétrys et surtout Aphrodite seconde du nom et du titre recommencèrent sérieusement…

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